Article invité sur le Slow Parenting de Chloé du blog Ralentir en Famille
Quel parent ne se sent pas pris dans une course contre la montre perpétuelle ? Entre le travail, les tâches ménagères, les courses, les activités des enfants, la vie sociale… Nous courons du matin au soir et les journées ne sont pas assez longues pour tout faire. Malheureusement, ce rythme insoutenable n’est pas sans conséquences sur la santé et le bien-être de nos enfants. Le slow parenting apparaît alors comme un antidote à cette course effrénée, une façon de ralentir pour retrouver une vie de famille plus épanouie.
Je suis Chloé, du blog Ralentir en Famille, sur lequel je partage des contenus variés sur la slow life, la parentalité, l’écologie… et surtout un retour à l’essentiel pour mieux prendre soin de soi, des autres et de la planète. Je suis ravie de pouvoir vous apporter, à travers cet article, des clés pour aller vers une parentalité plus lente et plus heureuse.
L’urgence de ralentir le rythme de nos vies de famille
“Dépêche-toi !” Nos enfants essayent tant bien que mal de suivre le tempo avec leurs petites jambes. Déjà à l’école, la lenteur est vue comme un défaut. Et comme nous sommes inquiets pour la réussite future de nos rejetons dans ce monde impitoyable, nous avons tendance à leur mettre une énorme pression sur les épaules : en plus d’avoir de bons résultats scolaires, ils devraient être bons en sport, en musique, parler plusieurs langues, etc… Nous tombons dans une forme d’hyper-parentalité en devenant ce que Malvina Girard, autrice du livre “Le slow parenting”, appelle “des parents-hélicoptères”. Résultat, les enfants enchaînent devoirs et activités extra-scolaires et n’ont parfois même plus le temps de jouer !
Ces emplois du temps de ministres ont tendance à engendrer un stress chronique chez les enfants. Il peut prendre diverses formes, comme des angoisses, des maux de ventre, un bégaiement… Or, selon la pédiatre Catherine Gueguen, ce stress, via la production de cortisol, impacte négativement la maturation du cerveau, et notamment les apprentissages. C’est donc totalement contre-productif !
Bref, il est temps de lever le pied pour mieux prendre soin de nous et de nos enfants. De plus en plus de parents se tournent ainsi vers le slow parenting, une manière de ralentir le rythme qui nous vient des États-Unis.
Le slow parenting, une façon d’être parents plus lentement
Les origines du slow parenting
Loin d’être un effet de mode, le mouvement slow est né en Italie à la fin des années 1980. Il se décline dans tous les domaines de la vie : slow food, slow cosmétique, slow management, slow travel, slow sex, citta slow (villes lentes)…
Le slow parenting, quant-à lui, trouve ses racines de l’autre côté de l’Atlantique dans les années 2000, sous l’impulsion de Bernadette Noll et Carrie Contey, respectivement maman de quatre enfants et psychologue.
Qu’est-ce que c’est le slow parenting ? Les grands principes
Le slow parenting nous invite à ralentir le rythme. Bien-sûr, il ne s’agit pas de tout faire au ralenti, ce qui ne serait pas possible, mais plutôt de trouver le bon tempo, celui qui convient à notre famille. C’est surtout vivre dans le moment présent, en prenant le temps “d’être » avec nos enfants pour recréer du lien et nous reconnecter à l’essentiel.
A travers le slow parenting, nous mettons de côté les résultats et la performance au profit du partage et de la complicité. Il s’agit simplement, d’être pleinement présents et disponibles, à des moments choisis, pour profiter ensemble des petits bonheurs du quotidien et faire baisser le niveau de stress.
3 idées concrètes et exemples pour mettre en pratique le slow parenting
Se reconnecter avec la nature : une bonne façon de ralentir
Selon une étude de l’Institut National de Veille Sanitaire (devenu Santé Publique France) parue en 2015, 4 enfants sur 10 ne jouent jamais dehors en semaine. Or, de nombreuses études scientifiques l’ont montré : les activités dans la nature procurent de nombreux bienfaits à nos enfants, et à nous aussi ! Entre autres, elles favorisent l’activité physique, réduisent le stress, développent l’empathie envers le vivant, la créativité, favorisent l’attention…
Laissez vos enfants explorer, se salir, grimper… Même en ville, il est possible de trouver des petits coins de nature pour observer la faune, la flore, éveiller ses cinq sens, organiser un pique-nique, marcher pieds-nus… Si vous manquez d’inspiration, vous trouverez dans un de mes articles 18 activités nature à faire en famille, très simples et presque gratuites ! Je vous conseille aussi le livre Passeurs de Nature d’Emilie Lagoeyte et Cindy Chapelle, une vraie pépite pour nous reconnecter à la nature et la transmettre à nos enfants.
Faire de la place pour le jeu libre
Nos enfants ont besoin de s’ennuyer, de jouer librement, de s’inventer des mondes imaginaires complètement farfelus… C’est indispensable pour développer leur autonomie et leur créativité.
Limiter les activités extrascolaires et autres temps dirigés permet de laisser plus de place au jeu libre. Et du coup, c’est aussi moins de pression pour les parents : inutile de chercher à remplir chaque case de l’emploi du temps avec des activités qui demandent de la logistique et créent une charge mentale importante ! Cela n’empêchera pas l’éveil et le bon développement de votre enfant, au contraire.
Instaurer des rituels familiaux
Imaginez…
On est dimanche, vous commencez par accueillir vos enfants dans votre lit pour démarrer la journée en douceur. Puis vous prenez le temps de préparer ensemble des pancakes pour le petit déjeuner. Vos téléphones et la télé restent éteints pendant toute une journée. Vous faites une promenade avec cueillette et pique-nique, puis des jeux de société avant de cuisiner ensemble un bon repas pour le soir…
Faire une vraie journée de pause de temps en temps, sans programme ni but à atteindre autre que celui de passer de bons moments ensemble, permet vraiment de recharger les batteries.
Sinon, vous pouvez aussi prévoir des petits rituels familiaux “slow”. Là encore, c’est l’occasion de couper les téléphones et d’être pleinement présents. Vous pouvez, par exemple, planifier une soirée cinéma en famille une fois par semaine ou par mois, avec pop-corn et chocolat chaud…
Pour des soirées conviviales, pensez aussi aux jeux de société ! Beaucoup de nouveautés sortent chaque année et il y en a pour tous les goûts. Peut-être avez-vous une ludothèque ou un café-jeux près de chez vous, c’est l’endroit idéal pour découvrir des jeux que vous ne connaissez pas.
Sinon, vous pouvez aussi simplement lire ensemble. Le top : choisir un roman que vous lirez à haute voix à vos enfants en plusieurs fois. Ou bien regarder les photos des dernières vacances. Tous ces moments de qualité passés ensemble sont autant de souvenirs que vous créez pour vous et vos enfants.
Sources et bibliographie :
Le slow parenting, Malvina Girard, 2018
Pour une enfance heureuse, Catherine Gueguen, 2015
Et un jour, j’ai décidé de faire la tortue, Nathalie Desanti, 2019
Vidar Ulset, Frank Vitaro, Mara Brendgen, Mona Bekkhus, Anne I.H. Borge (2017) Time spent outdoors during preschool: Links with children’s cognitive and behavioral development
Siegmar Ottoa, Pamela Pensini (2017) Nature-based environmental education of children: Environmental knowledge and connectedness to nature, together, are related to ecological behaviour
José A. Corraliza, Silvia Collado & Lisbeth Bethelmy (2012) Nature as a Moderator of Stress in Urban Children
Victoria Mckinnell (2015) How does the Forest School approach support the development of a creative disposition?
Benoît Salanave et al., (2007) La pratique de jeux en plein air chez les enfants de 3 à 10 ans dans l’étude nationale Nutition Santé (ENNS, 2006-2007)