Devenir artisan fleuriste : tout savoir sur le métier de la fleur

Dans un précédent article sur sa reconversion en photo-thérapie florale, nous vous avions présenté Diane-Laure de Liberté Fleurie. Si Diane-Laure a choisi d’incorporer les fleurs dans sa profession, ce n’est pas par hasard. En effet, avant de se consacrer à souligner la beauté des femmes à travers son objectif, elle a été fleuriste pendant 18 ans. Dans cet article, notre écopreneuse nous livre sans filtre tous ses conseils pour devenir artisan fleuriste et exercer dans le métier de la fleur, son métier de cœur.

C’est quoi un artisan fleuriste ? 

Dans l’imaginaire collectif, un fleuriste est au contact de la nature et réalise des compositions variées et originales. C’est un métier créatif et beau. Comme beaucoup de personnes, on confond le métier d’artisan fleuriste et d’artiste floral. Dans cette interview Diane-Laure nous éclaire sur la réalité du quotidien d’un artisan fleuriste et sur ses missions.

Le métier de fleuriste

Un artisan fleuriste est un magasin de fleurs physique ou en ligne dans lequel seront représentées un certain nombre de fleurs différentes. Au milieu de l’éventail de fleurs proposé, on y trouve diverses compositions et plantes.

Un fleuriste vend de la fleur en quantité. Les clients choisissent un bouquet à partir d’une photo ou en se laissant guider. Toute une palette de petits et grands évènements sont marqués par les fleurs : mariage, décès, baptême, anniversaire, fête des mères ou encore Saint-Valentin sont des temps forts importants.

Contrairement aux idées reçues, un fleuriste de chaîne ou un artisan fleuriste va souvent reproduire un bouquet demandé et laisser peu de place à la créativité. Pourtant, quand on est fleuriste, c’est qu’on manifeste un vif intérêt pour la beauté des choses, la créativité et la manière de représenter les émotions.

La place de la créativité : être artiste floral

Diane-Laure marque une nette différence entre un fleuriste et un artiste floral. L’artiste floral met la créativité au cœur de son métier. Que ce soit pour créer des couronnes de fleurs comme Diane-Laure ou des bouquets personnalisés, il s’agit d’une création en conscience. Cette dernière a pour objectif de transmettre un message ou une énergie.

Diane-Laure affine davantage les contours de la profession en y incorporant la dimension d’éco-responsabilité et de connexion au vivant. Il est vrai qu’il y a une dissonance dans de nombreuses enseignes florales qui renvoient une image de nature tout en participant à développer une industrie de la fleur très polluante.

Les missions d’un artisan fleuriste

Un bon artisan fleuriste est avant tout un bon commerçant. Voici ses missions principales : 

• La préparation des commandes : réception et réalisation suivant le désir du client.
  
• La gestion des arrivages des fleurs : couper, nettoyer, étiqueter et réarranger en bottes les tiges, concevoir son étalage.
  

• La relation clientèle : savoir comprendre ses besoins, pourvoir passer d’un mariage à un décès rapidement, se montrer humain et apporter sa touche différenciante.

Comment devenir fleuriste : les conseils de Diane-Laure

Définir son pourquoi

Diane-Laure conseille de bien définir son “pourquoi” avant de devenir fleuriste. Est-ce que c’est pour se reconnecter à la nature ? Est-ce pour pouvoir créer et transmettre des émotions ? Connaître son pourquoi évite de se lancer pour les mauvaises raisons et facilite la poursuite d’un objectif dans les moments difficiles.

Prendre en compte la globalité du travail

Comme le métier d’artisan céramiste, c’est un métier de passion qui se révèle exigeant. Il faut voir plus loin que la fleur et embrasser tous les aspects de la profession. Par exemple, Diane-Laure nous confie qu’en raison du nombre important de temps forts marqués par les fleurs, un fleuriste ne compte pas ses heures. De plus, pour préserver les fleurs fraîches le plus longtemps possible, un fleuriste travaille souvent dans le froid. Enfin, c’est un métier que l’on exerce debout et dans des conditions défiantes.

C’est pourquoi Diane-Laure conseille de se rapprocher de personnes qui sont dans le métier de la fleur afin de pouvoir échanger avec elles sur la réalité du métier et savoir si ce dernier est vraiment fait pour nous.

Expérimenter le métier d’artisan fleuriste avant de se lancer

Au-delà d’avoir le retour constructif de professionnels, Diane-Laure conseille d’expérimenter le métier en faisant des immersions ou des stages découvertes.

Les semaines en amont de la fête des mères sont pour elle très appropriées pour ce genre d’expérience. En effet, c’est une période très intense pour toutes les chaînes de fleurs et les artisans fleuristes. Cela permet de se rendre compte des missions quotidiennes, de la charge de travail et peut être de la touche que l’on souhaite apporter à ce métier.

Devenir fleuriste sans diplôme ?

Comment devenir fleuriste en pratique ? Est-il possible de se reconvertir en fleuriste à 40 ans ou plus de 50 ans ? Faut-il une certification ? Ce sont des questions que nous avons posées à Diane-Laure pour ceux qui sont prêts à monter leur entreprise de fleurs.

Il est possible de se lancer à tout âge via des formations à distance qui durent moins de 4 mois avec quelques semaines de stage. Ces dernières donnent accès à une certification de fleuriste. Un parcours académique classique existe et se fait à travers 1 à 2 ans de CAP et/ou 2 ans de Bac Professionnel.

Peu importe le parcours choisi, des spécialisations sont toujours accessibles pour continuer à se former et à développer ses compétences. Par exemple, on peut se spécialiser pour les mariages, savoir associer certaines couleurs ou certaines espèces.

Comment être un artisan fleuriste écologique ?

Il est possible de réinventer le métier de fleuriste actuel en y incorporant la notion de responsabilité environnementale.

Choisir des fleurs françaises saisonnières

80% des fleurs vendues dans le commerce sont importées depuis les Pays-Bas, l’Amérique du Sud ou l’Afrique de l’Est. Elles sont souvent cultivées en plein champ, en monoculture et avec des pesticides.

Cependant, la production de fleurs françaises de saison existe bel et bien. De la même façon que nous le ferions avec des fruits et légumes, pour Diane-Laure il est essentiel de choisir avec soin ses fournisseurs de fleurs et la façon dont elles sont cultivées. 

Réfléchir à des créations florales éco-conçues

Si l’on est capable d’éco-concevoir un bien de consommation à travers son emballage et l’analyse de son cycle de vie, il en va de même pour les bouquets de fleurs. Un artisan fleuriste engagé peut améliorer son bilan carbone en suivant plusieurs pistes :

• Économiser l’eau des vases et / ou la revaloriser
• Travailler avec des contenants ou des objets que les clients ont déjà
• Retravailler à partir d’une ancienne création pour en créer une nouvelle
• Diminuer ses emballages ou opter pour des matériaux à faible empreinte carbone

Avant de rejoindre une enseigne existante ou de créer sa propre entreprise, il est fondamental de choisir son positionnement quant à l’aspect écologique du métier.