
Il y a quelques années encore, les projets innovants rimaient avec start-up, numérique ou blockchain. Aujourd’hui, de plus en plus de citoyens cherchent à construire leur avenir autrement : en s’ancrant dans le sol, en régénérant les écosystèmes, en redonnant vie à des terres oubliées.
Pendant que les grandes entreprises et les fonds d’investissement rachètent des hectares à des fins spéculatives, des centaines de milliers d’hectares restent inexploitables pour l’agriculture intensive… et donc délaissés. Pourtant, ces terrains offrent un potentiel immense pour celles et ceux qui savent les regarder autrement.
Pourquoi les terrains ruraux sont une opportunité entrepreneuriale en 2025
En France, plus de 50 % des agriculteurs ont plus de 55 ans. D’ici 2030, des millions d’hectares vont changer de main. Une transition silencieuse, mais massive.
Et pourtant, beaucoup de ces terres ne trouvent pas preneur. Trop petites, trop enclavées, pas assez rentables pour l’agriculture industrielle… mais idéales pour une autre vision du monde.
Ce que peu de gens savent : certaines parcelles se vendent à moins de 30 centimes le mètre carré, parfois même en dessous de 5 000 € l’hectare. C’est une chance unique de bâtir une activité à impact, accessible, et ancrée dans la transition.
6 idées concrètes pour créer une entreprise sur un terrain
1. Hébergement touristique responsable
Une tiny house bien située, louée sur Airbnb, peut rapporter 15 à 25 000 € par an. Et si l’investissement est trop élevé, des plateformes comme HomeCamper permettent de louer un terrain nu à des campeurs… sans aucune construction.
2. Production alimentaire en circuit court
Un hectare en permaculture peut générer plus de 100 000 € de chiffre d’affaires. Safran, micropousses, médicinales : certaines cultures atteignent 200 000 €/ha, tout en régénérant le sol.
3. Location de hangars et stockage
Un simple hangar éco-construit peut rapporter 12 000 €/an en location. C’est aussi l’occasion de proposer du matériel mutualisé à d’autres porteurs de projet locaux.
4. Événements et coworking rural
Un lieu authentique, rénové, peut accueillir des retraites, des ateliers, des mariages… ou devenir un espace de travail partagé. Le besoin d’espaces déconnectés explose.
5. Cultures à forte valeur ajoutée
Champignons, spiruline, plantes rares, œufs plein air… Loin de l’agriculture industrielle, ces micro-productions sont accessibles aux débutants et très rentables à petite échelle.
6. Parcelles pour habitats alternatifs
Face à la crise du logement, de nombreuses personnes cherchent à poser leur tiny house ou habitat léger. Louer une parcelle 300 € par mois devient une solution gagnant-gagnant.
“Je ne suis pas agriculteur, donc je ne peux pas acheter ?” Faux.
Oui, certaines terres sont encadrées par la SAFER. Mais il existe des solutions légales :
- Acheter un terrain non agricole (zone naturelle, loisirs…).
- Créer une SCI ou un GFA en partenariat avec un porteur de projet.
- Obtenir le statut agricole à temps partiel (cotisation MSA minimale).
- Louer le terrain via un bail amphithéotique longue durée (ex. 99 ans).
- Utiliser le financement participatif via des plateformes comme MiiMOSA ou BlueBees.
Légalement, humainement, écologiquement, des modèles hybrides existent. Et ils sont déjà nombreux à l’avoir fait.
3 étapes pour vous lancer concrètement
1. Trouver un terrain adapté à votre projet
Ne cherchez pas “le terrain parfait” : définissez d’abord votre vision. Ce que vous voulez y faire déterminera l’espace dont vous avez besoin. Pour dénicher les meilleures opportunités :
- Regardez dans la “diagonale du vide” (Creuse, Cantal, Haute-Marne…).
- Parlez aux mairies rurales, aux agriculteurs locaux.
- Explorez https://www.proprietes-rurales.com/, les annonces SAFER, les réseaux alternatifs.
- Envisagez la location longue durée si l’achat n’est pas une option immédiate.
2. Tester avant d’investir lourdement

Un potager de 1 000 m², une tiny en location courte durée, un atelier nature… vous pouvez tout tester à petite échelle. Collaborez avec une commune ou un propriétaire, proposez de valoriser un terrain inutilisé. C’est aussi un excellent moyen de valider votre modèle économique sans prendre trop de risques.
3. Structurer un modèle économique diversifié
Ne misez pas tout sur une seule source de revenu. L’idéal ? 2 à 3 activités complémentaires : hébergement + culture + formation ou événementiel, par exemple. Vous réduisez votre dépendance et augmentez votre résilience.
️ Astuce : optez pour une structure juridique adaptée (SASU, SARL, SCI agricole…). Faites-vous conseiller par un expert en entrepreneuriat rural.
Repenser le terrain comme un levier pédagogique et culturel

L’équipe Ecopreneur à la Goursaline en 2025
Un terrain, ce n’est pas seulement un espace à exploiter. C’est aussi un lieu de transmission, d’éducation et de reconnexion. Beaucoup d’écopreneurs utilisent leur terre comme base pour créer des ateliers, des stages, des rencontres autour de l’écologie, de l’alimentation, de l’autonomie, du lien à la terre. Chez Ecopreneur notre équipe se rend régulièrement dans des lieux tels que La Goursaline. Idéal pour un team building et géré par David & Olivia Weber, écopreneurs.
Dans un monde de plus en plus numérique et hors-sol, ces lieux deviennent des bastions de réhumanisation. Des enfants y redécouvrent comment pousse une tomate. Des familles y apprennent à faire leur pain au levain. Des citoyens y retrouvent un rapport apaisé à la lenteur. Ce sont aussi des espaces où se tisse du lien social, intergénérationnel et local, loin des grandes villes.
Penser long terme : régénérer au lieu d’extraire
Créer un projet sur un terrain, ce n’est pas seulement “utiliser” une ressource. C’est aussi choisir de la régénérer. Restaurer un sol dégradé. Favoriser la biodiversité. Planter des arbres, des haies, accueillir des auxiliaires, remettre du vivant là où il avait disparu.
Ce positionnement attire aujourd’hui un public de plus en plus sensible à l’écologie profonde. Il devient aussi un avantage compétitif, car les consommateurs ne veulent plus simplement acheter un produit, mais soutenir un impact. Ce que vous proposez n’est pas une simple offre, c’est une mission incarnée.
Mutualiser, plutôt que s’isoler
Un des leviers les plus puissants, et souvent sous-estimés, pour réussir un projet sur un terrain, c’est la coopération locale. Plutôt que de porter seul un projet complet, il est souvent plus judicieux de co-construire un tiers-lieu rural, un jardin partagé, une micro-ferme mutualisée ou un pôle de formation indépendant.
Les modèles collaboratifs permettent de partager les charges, d’élargir la portée du projet, et de générer un flux de visiteurs régulier. En rassemblant des profils complémentaires (producteur, animateur, artisan, thérapeute, cuisinier…), un simple hectare peut devenir un écosystème entrepreneurial à impact.
Libérer une terre, c’est se libérer soi-même
On pense souvent que ces projets sont réservés à d’autres : ceux qui ont un capital, une expérience agricole, un réseau dans la ruralité. Mais en réalité, c’est une question de posture, de vision et d’audace.
Ce que ces terres attendent, ce ne sont pas des investisseurs. Ce sont des porteurs de projet engagés. Des écopreneurs capables d’allier impact, rentabilité et sens. Et si ce rôle était le vôtre ?
Dépasser les croyances, retrouver le pouvoir d’agir
Oui, les démarches peuvent paraître complexes. Oui, le terrain juridique ou réglementaire peut faire peur. Mais vous n’êtes pas seul.
Chaque année, des dizaines de personnes que nous accompagnons passent de l’idée à l’action. Certains n’avaient ni terre, ni fonds, ni réseau. Mais elles ont structuré un projet porteur, ancré dans le vivant.
Ce n’est pas une utopie. C’est déjà la réalité de milliers d’écopreneurs.
Et maintenant ?
Découvrez le point de vue de Benjamin Broustey, fondateur d’Ecopreneur, ici :
