
On parle souvent d’écopreneuriat sous son meilleur jour : devenir son propre patron, des projets inspirants, des changements de vie réussis, des entreprises à impact qui prennent leur place. Et tout cela est vrai. Mais on oublie parfois ce que ça coûte, ce qu’il faut traverser, ce qu’on apprend à ses dépens.
Parce que derrière les réussites visibles, il y a aussi les détours. Les malentendus. Les “je ne referai plus ça”. C’est là que l’expérience se forge. Et c’est de là que naît la lucidité.
Ce qui suit, ce ne sont pas des échecs à éviter à tout prix. Ce sont des situations vécues par Benjamin Broustey et l’équipe d’écopreneur. Des moments où les choses n’ont pas tourné comme prévu. Et qui, pourtant, ont tout changé. En fin d’article on vous propose de regarder Benjamin Broustey parler de ses erreurs, de ses apprentissages.
1. Se libérer, même quand c’est inconfortable
Quand on décide de tracer sa propre voie, on aimerait que ceux qui nous ont formés ou accompagnés jusqu’ici soient les premiers à nous soutenir. Mais ce n’est pas toujours le cas. Quitter son mentor, un proche qui ne comprend pas, c’est parfois se heurter à l’incompréhension, voire à la dévalorisation. C’est ce qui s’est passé dans le parcours de Benjamin : critiques, remarques blessantes, tentatives de décrédibilisation.
Ce fut un choc, surtout venant de quelqu’un qu’on respectait profondément. Mais c’est aussi ce qui a marqué le début d’une vraie autonomie.
Leçon n°1 : L’émancipation dérange parfois. Restez fidèle à votre mouvement intérieur.
2. Ne laissez pas vos outils sans défense
Créer un site, y mettre du cœur, du contenu, du temps… puis le voir piraté et perdre des mois de travail. À l’époque, les protections étaient moins simples qu’aujourd’hui, mais cette perte brutale a laissé une trace sur le parcours d’Ecopreneur.
Cela a rappelé une évidence souvent négligée : ce que vous construisez mérite d’être protégé. Pas seulement physiquement, mais numériquement aussi.
Leçon n°2 : La cybersécurité n’est pas un détail technique, c’est une forme de souveraineté.
3. L’impôt, c’est pas seulement en fin d’année
Quand l’activité commence à bien tourner, une chose qu’on ne vous explique pas toujours, c’est le fonctionnement des acomptes d’impôts. Résultat : on croit que l’argent sur le compte est disponible, alors qu’une partie va être réclamée… deux fois, parfois. D’abord pour l’année passée, ensuite pour celle à venir.
Ce genre de surprise peut mettre à mal une trésorerie si on ne l’a pas anticipée. Cela n’a rien d’illégal. Mais quand on ne le sait pas, ça fait mal.
Leçon n°3 : Une trésorerie saine, c’est prévoir les coups d’avance. Surtout quand ça marche.
4. Bienveillance ne remplace pas le cadre
Parfois, on veut bien faire. On aide des amis, on donne un coup de main, on embauche “pour dépanner”. Et on se retrouve avec des situations floues, des relations brouillées, et beaucoup d’amertume.
Plusieurs expériences ont montré que, même dans des intentions généreuses, sans cadre clair, la relation professionnelle peut vite se dégrader. À l’inverse, poser les règles, c’est souvent ce qui permet à une relation de durer.
Leçon n°4 : Une relation saine repose autant sur le cœur que sur des accords clairs.
5. Ce qu’on appelle collaboration
On aimerait croire que dans les milieux engagés, on peut tout dire en confiance. Partager ses projets, ses méthodes, ses idées. Et que l’autre fera de même. Ce n’est pas toujours le cas.
Quand des concurrents se présentent en collègues, qu’ils posent beaucoup de questions… puis sortent un produit calqué quelques mois plus tard, la déception est grande. Ce n’est pas rare. Mais ça change la façon de s’ouvrir.
Leçon n°5 : La confiance n’exclut pas la vigilance. Partagez avec discernement.
6. L’éthique ne se décrète pas
C’est un peu similaire à l’erreur 5 mais il y a parfois cette croyance que les milieux écologiques sont “à l’abri” de certaines dynamiques de pouvoir, de manipulation, de stratégie. C’est faux. Les jeux d’influence, les envies de reconnaissance, les récupérations d’idées y existent aussi.
Cela ne veut pas dire qu’il faut se méfier de tout. Mais il faut rester lucide. L’éthique ne dépend pas du domaine. Elle se mesure dans les actes, pas dans les discours.
Leçon n°6 : Ce n’est pas parce que c’est écolo que c’est éthique. Observez les gestes, pas les étiquettes.
7. La formation n’est pas une fin en soi
Dans les débuts, on a soif de comprendre. On veut tout apprendre, tout intégrer. C’est sain. Mais on finit parfois par s’éparpiller, à investir beaucoup dans des contenus qui n’apportent plus grand-chose. À force de chercher “la” méthode, on oublie de se faire confiance.
Avec le recul, seules quelques formations ont vraiment fait une différence. Le reste ? Utile peut-être. Mais pas toujours nécessaire.
Leçon n°7 : Se former, oui. Mais ensuite, agir. C’est dans le réel qu’on se transforme.
8. L’ouverture a besoin de limites
Inviter des intervenants sur un événement, leur offrir un espace d’expression, et découvrir ensuite qu’ils montent un projet similaire, dans le même créneau… C’est un coup dur. D’autant plus quand on pensait avoir établi un lien de confiance.
Cela n’empêche pas de continuer à ouvrir des portes. Mais cela invite à poser des limites. À ne pas tout partager, trop vite, trop largement.
Leçon n°8 : L’ouverture consciente est une force. L’ouverture naïve, une faille.
9. Le bon partenaire administratif change tout
Trouver un bon expert-comptable, ce n’est pas juste une formalité. C’est un levier stratégique. Parce que les erreurs, les retards, les approximations peuvent avoir des conséquences très concrètes sur une activité.
Il a fallu passer par plusieurs échecs avant de trouver la bonne personne. Ce qui a fait la différence ? Le bouche-à-oreille, le réseau, les recommandations. Et un vrai alignement de valeurs.
Leçon n°9 : Savoir s’entourer, c’est un acte entrepreneurial en soi.
10. S’écouter. Vraiment.
Dans presque tous les cas évoqués ici, il y avait un signe. Un doute, un ressenti, une petite voix qui disait “attention”. Et puis, on passait outre. On voulait faire confiance. On voulait bien faire.
Avec le temps, on apprend à écouter ces signaux. À ne plus les balayer trop vite. C’est rarement une certitude, mais souvent une direction.
Leçon n°10 : Votre corps, vos sensations, votre intuition sont des outils stratégiques. Écoutez-les.
11. Le collectif, c’est du travail
On croit parfois qu’il suffit d’avoir les mêmes valeurs pour que tout coule de source. Mais le collectif, c’est du concret. C’est de la clarté, des responsabilités, des accords explicites.
Ce n’est pas parce qu’on agit “pour le vivant” qu’on est automatiquement sur la même longueur d’onde. Et cela demande de la maturité pour co-créer, sans tout mélanger.
Leçon n°11 : Le collectif ne s’improvise pas. Il se construit avec rigueur et conscience.
12. L’expérience, c’est ce qui reste
Avec les années, on comprend que ce qui nous marque le plus, ce n’est pas ce qu’on a lu ou entendu. C’est ce qu’on a traversé. Ce qui a piqué. Ce qu’on n’avait pas prévu.
Et c’est ce vécu-là qui donne du poids à ce que l’on transmet. Ce n’est pas parfait. Ce n’est pas théorique. Mais c’est réel. Et c’est ça qui fait la différence.
Leçon n°12 : Vos erreurs ne sont pas des failles. Ce sont vos fondations.
Benjamin vous parle de tous ces apprentissages en vidéo ici :