Créer un paradis au milieu du béton, c’est le rêve de François lorsqu’il installe sa ferme de plantes médicinales. Marqué par un évènement familial à 16 ans, il se questionne sur le rapport de notre civilisation au vivant. Dans cet article, il nous raconte son parcours pour devenir paysan herboriste et créer son entreprise Aux Racines du Bien Être. Issu de l’industrie, ses motivations et les défis qu’il a surmontés sont nombreux. Pourtant, rien n’arrête un écopreneur motivé. Son récit captivant saura vous motiver et vous inspirer à poursuivre vos propres rêves !
Le parcours de François : de novice à paysan herboriste
Des études qui le destinaient à l’industrie
Comme de nombreux écopreneurs, François a fait une reconversion professionnelle peu commune. En effet, rien ne le destinait à devenir paysan herboriste et certainement pas son bagage universitaire. Issu d’études en sciences électrotechniques et en domotique de la maison, le virage s’amorce à la fin de celles-ci. Le premier pas de notre électrotechnicien dans un mode de vie écologique est la rénovation écologique des maisons anciennes. Il s’y consacre un moment avant de réaliser un vrai changement de cap…
Changer de cap en osant l’entrepreneuriat une première fois
Lorsqu’on se lance dans une transition écologique, une fois le doigt pris dans l’engrenage, l’envie d’aller plus loin est très forte ! François observe un manque d’offre éthique et écologique dans l’alimentation et monte sa première entreprise de production de poulets grâce à un BPREA. Une entreprise qu’il monte seul, mais qu’il ne va pas tarder à quitter.
Oser repartir de zéro et investir dans sa réussite
À seulement 30 ans et après s’être essayé à l’entrepreneuriat, notre paysan herboriste moderne se retrouve à tout vendre et retourne à la case départ. Pour pouvoir construire son grand projet, cumuler un job salarié lui permet d’acheter une maison en Charente limousine et de la rénover écologiquement. Ce territoire lui apportant assez de soleil et d’eau, constitue un terrain de jeu idéal pour tout producteur de plantes médicinales et aromatiques !
François décide alors d’investir en lui et son rêve en suivant la formation Écopreneur simultanément à une formation sur les plantes médicinales. Il nous confie avec humour qu’il ne savait pas discerner du romarin et du thym… Pourtant, lorsque le point de bascule entre son projet et son emploi salarié s’est fait sentir, il n’a pas hésité à tout quitter pour se consacrer à 100% à son entreprise. C’est d’ailleurs une stratégie de transition douce que nous recommandons vivement chez Écopreneur : construire son projet écopreneurial en parallèle d’un salariat. On construit des certitudes pas à pas et seulement quand la bascule peut se faire, on choisit de devenir écopreneur à temps plein.
Quel est le métier de paysan herboriste ?
Comment devenir paysan herboriste ?
Un paysan herboriste possède des connaissances non seulement sur les plantes aromatiques et médicinales, mais aussi sur le milieu agricole. Il cultive, récolte et transforme ses plantes pour les vendre au consommateur. Ce métier ancestral est porteur pour se reconvertir dans la filière Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (PPAM). François a choisi de passer un Brevet Agricole (BPREA) et une formation spécialisée en herboristerie pour avoir les connaissances nécessaires à sa pratique. Fier détenteur du label agriculture biologique, il a aussi fait les démarches pour proposer des plantes cultivées dans le respect du vivant.
Fabriquer des remèdes et produits à base de plantes médicinales
Une fois les fondations de son entreprise créées, notre magicien des aromatiques a commencé à planter et faire des compositions herboristes. Ainsi, il cultive et transforme localement toutes les plantes nécessaires à la commercialisation des gammes de tisanes qu’il élabore. Au-delà de l’herboristerie, ses plantes s’invitent aussi dans l’assiette avec des sirops et des assaisonnements sur mesure comme son mélange provençal. François pousse l’utilisation de la nature en confectionnant des cosmétiques à succès, tel que son baume qui arrête le sang, le favori des runners !
Respecter le vivant à tout prix
La vocation de François est de produire de la façon la plus éthique possible, des produits qui ont du goût et qui conservent leurs propriétés.
Par exemple, il n’utilise pas de bâche plastique sur ses cultures et se sert d’un séchoir à très basse température pour conserver toutes les saveurs. Chaque plante est récoltée et transformée à la main. Ces méthodes font des produits haut de gamme, mais que notre paysan herboriste souhaite garder à prix minimal pour les rendre accessibles à tous. François ne s’en cache pas, respecter le vivant a un coût dans son entreprise : son énergie. Tout faire soi-même et manuellement implique d’y consacrer un certain volume horaire par semaine. L’écopreneuriat est une aventure qui se mérite et qui se vit !
L’écopreneuriat : une aventure qui se vit
Penser son entreprise en mode permaculture
Il existe un lien certain entre écopreneuriat et permaculture. L’idée est de démarrer petit et de minimiser les charges. Avancer avec très peu de charges, fait avancer moins vite par manque de trésorerie importante mais permet de construire des certitudes.
Dépasser le syndrôme de l’imposteur grâce à une communauté
Au-delà du programme, l’accès à une communauté bienveillante et dynamique a marqué la différence pour François. Ayant déjà fait l’expérience de l’entrepreneuriat, il nous révèle que c’est un atout extraordinaire dans une entreprise. En effet, le chemin de l’entrepreneuriat se fait via des hauts et des bas et la communauté offre des interactions qui permettent de remonter très vite. Chaque écopreneur exerçant dans un domaine différent, les échanges sont riches de points de vue. De plus, ce n’est pas simplement une communauté en ligne, nos écopreneurs dépassent les écrans en générant des rencontres et de beaux partenariats.
Lorsqu’on commence à évoluer dans un domaine comme l’herboristerie, le paysan herboriste peut avoir le sentiment qu’il faudra des dizaines d’années avant d’être légitime dans son secteur. François a réussi à se défaire de son syndrôme de l’imposteur notamment grâce aux retours positifs de la communauté et des coachings d’accompagnement.
L’accompagnement ou l’ingrédient indispensable pour lancer son éco-entreprise
Un des freins majeurs à l’entrepreneuriat est l’apport financier de départ. Si ce dernier était l’élément indispensable voire suffisant pour construire une entreprise prospère, aujourd’hui les règles du jeu ont changé. Trois curseurs sont à faire évoluer pour une entreprise rentable et pérenne : le financier, l’environnemental et le social. Pour François, monter ces 3 curseurs ensemble représente un défi pour tout écopreneur. C’est pourquoi il recommande vivement de se faire accompagner dans son projet.
Toucher du doigt un rêve
Trouver son équilibre de vie
L’ambition de François est de maintenir son chiffre d’affaires pour stabiliser son entreprise avant de sortir de nouveaux produits. Pour se diversifier et se démarquer, il pense aussi à proposer des formations à tous ceux qui souhaitent devenir paysan herboriste. Trouver son équilibre de vie professionnelle et personnelle, est aussi l’un de ses objectifs principaux maintenant que son entreprise est lancée.
Un chemin qui en vaut la peine
C’est le sourire aux lèvres que François nous affirme qu’il touche presque du doigt le rêve qu’il imaginait pour un nouveau monde il y a 15 ans. Il conseille aux écopreneurs qui souhaitent se lancer de ne pas sauter dans le vide mais de se préparer. Néanmoins, pour reprendre ses mots “à un moment il faut oser y aller et s’y consacrer à 100%”. Le chemin est parfois semé d’embûches mais c’est un tournant de vie sur lequel on ne revient pas !
Retrouvez François et ses produits sur son site internet auxracinesdubienetre.fr et sur sa chaîne YouTube @LeScienti-Sorcier.
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