Le burnout parental : symptômes et solutions
Après le burnout professionnel, on parle de plus en plus du burnout parental ou souvent du burnout maternel : pourquoi ? Parce que notre société individualiste nous pousse à croire que l’on peut (et DOIT) gérer seuls (j’entends par là, juste le couple ou le parent solo) les tâches liées aux enfants ! Pourtant, notre espèce a survécu parce qu’elle vivait en tribu, et qu’il y avait donc tout un village pour élever les enfants. Aujourd’hui, on se retrouve souvent seuls face à nos enfants, sans avoir pu modéliser chez les autres parents de la tribu comment materner, élever et gérer des enfants ou une fratrie. En gros, nous sommes seuls, seuls à faire peser tout ce poids sur nos épaules. Et ça peut faire beaucoup, même trop parfois. Et c’est là que le vase déborde et que le burnout peut pointer le bout de son nez…
Je suis Laure Stephan, coach-consultante en parentalité et éducation, et je partage sur mon blog des infos autour de la parentalité (et surtout autour de la périnatalité) pour vivre plus sereinement sa parentalité. Je suis ravie de vous accompagner, de vous informer et de vous donner des pistes, au travers de cet article, pour que vous puissiez vivre au mieux votre rôle de parent.
Le burnout parental : c’est quoi exactement ?
Une petite histoire pour commencer :
Jacqueline se rend au travail et sur la route il y a un accident qui bouche toute la circulation.
Elle arrive en retard au travail et son boss lui fait une remarque à ce sujet.
Elle s’installe à son bureau et a besoin d’imprimer un document pour commencer sa journée. Elle le lance, va le chercher et là : plus d’encre. Elle perd une heure à pouvoir imprimer son foutu document.
Jacqueline mérite bien une pause-café ! Petit café et là, Jean-Pierre de la compta la bouscule et son café se renverse sur son chemisier blanc tout neuf et se brûle au passage.
Bref, la journée s’enchaine et les crasses s’accumulent.
A la fin de la journée, Jacqueline est exténuée, à cran, sous stress, et prête à exploser à la première occasion.
Peut-être que ce genre de journée vous est déjà arrivée ? Celle où vous vous dites : « J’aurais mieux fait de rester couché.e ! »
Eh bien, une maman (ou un papa) en burnout maternel, c’est un peu comme ce qu’il se passe à la fin de la journée de Jacqueline : sous stress, à cran, SAUF QUE ce n’est pas juste l’histoire d’une soirée. C’est EN CONTINU quand elle est avec ses enfants.
Un parent en burnout parental est donc sous stress permanent, ce qui engendre fatigue, épuisement physique et émotionnel, distanciation émotionnelle (pour se protéger), et une perte de plaisir en présence de ses enfants. Bref, c’est un état d’épuisement quoi. Comme pour le burnout professionnel. Sauf que là, au lieu d’être épuisée par son travail, c’est de son rôle de maman, de parent, de toutes les tâches parentales et de ses enfants qu’elle est épuisée.
Un mauvais parent ?
Ça vous parle ? Peut-être que vous avez déjà eu l’impression d’être un « mauvais parent » ?
Ou si au contraire, vous avez la chance de ne pas avoir croisé de burnout parental sur votre route, vous pensez peut-être que c’est aberrant d’être épuisé par ses enfants ou de son rôle de parent. Et vous vous dites peut-être que ce doivent être des « mauvais parents » ou des « mauvaises mères » ?!
Pourtant, ce n’est pas le cas. Initialement, c’est même plutôt le contraire.
En effet, ça arrive progressivement. C’est un syndrome qui prend du terrain peu à peu chaque jour. Sans qu’on ne s’en rende compte. Ce n’est donc pas quelque chose qui arrive du jour au lendemain.
Et les personnes touchées sont majoritairement des mamans qui étaient super investies dans leur rôle de mère. Elles veulent tout faire au mieux pour leur enfant, à un point qu’elles finissent par exploser.
Il y a donc un contraste entre le Avant et le Après.
Le burnout parental : Un syndrome exclusivement féminin ?
Le burnout parental n’est pas exclusivement féminin, bien au contraire.
Les hommes sont d’ailleurs plus sensibles au stress parental et plongent « plus facilement » en burnout parental (partiellement la faute à l’éducation genrée… !).
Mais, il y a plus de femmes qui font un burnout parental que d’hommes, pour la simple et bonne raison que, de nos jours, ce sont encore les mères (dans la grande majorité des cas), qui sont en contact « prolongé » avec les enfants.
En gros, les mères passent plus de temps en moyenne que les pères avec les enfants. Elles sont donc plus longtemps en contact avec les enfants et les tâches parentales. Ce qui fait que ce sont les mères les plus touchées ! Les mères au foyer, ou à temps partiel, sont donc encore plus à risque de burnout maternel car elles assument souvent plus de charges liées à l’éducation de leurs enfants.
Les symptômes du burnout parental
Les parents en burnout parentaux baignent littéralement dans le stress.
Des études ont même montré que le taux de cortisol (l’hormone du stress) était plus élevé chez les parents en burnout que chez des étudiants qui passent leur diplôme et même que … chez certaines femmes victimes de maltraitance ! C’est pour dire ! Quand on pense au stress que cela doit représenter de vivre tous les jours avec “son bourreau”, on peut difficilement envisager que le stress puisse être encore plus grand !
Ces parents vivent une énorme souffrance. Une souffrance invisible.
En effet, le stress, ce n’est pas palpable. Il est parfois difficile de voir que l’on est dans un état de stress intense, quand celui-ci est monté progressivement.
Comme le niveau de base de cortisol est élevé chez ses parents, quand il y a un événement stressant, qui peut paraître anodin pour les autres, cela fait monter encore plus ce niveau de cortisol et c’est l’explosion (en gros l’état de Jacqueline ce soir-là, mais en permanence !).
Irritabilité, cris, insultes, coups, gifles, violence morale peuvent malheureusement être alors au rendez-vous.
Mais aussi la négligence…. Parfois, les jeunes parents démunis en arrivent à un stade de se dire : « à quoi bon ? », ou bien « il est tombé ? oh… il ne tombera pas plus bas… »
Voici les symptômes du syndrome burn-out parental :
- fatigue intense ;
- sentiment d’être vidé, épuisé ;
- difficulté à réfléchir correctement ;
- sentiment que les tâches quotidiennes deviennent insurmontables ;
- perte de plaisir dans les moments passés avec les enfants ;
- distanciation affective ;
- perte d’écoute et d’attention vis-à-vis de ses enfants ;
- perte d’implication dans l’éducation et le soin des enfants ;
- diminution des démonstrations d’affection ;
- perte d’estime de soi, culpabilité ;
- sentiment d’avoir échoué en tant que parent.
Les conséquences du burnout parental
Les conséquences sont nombreuses car elles touchent toutes les parties : le parent touché, le/la partenaire, le/les enfants, l’entourage aussi parfois.
Le parent touché ne comprend pas toujours ce qui lui arrive. Surtout tant qu’aucun diagnostic n’a été posé.
Il se sent mauvais parent, ne voit pas comment s’en sortir. Sans aide, le suicide est parfois envisagé comme porte de sortie.
Et il peut être exaspéré à chaque fois qu’il est en contact avec ses enfants. Pas vraiment agréable à vivre quoi…. surtout quand on était hyper investi avant !
Le coparent, lui, doit faire au mieux avec la situation, voir son/sa partenaire s’enliser (quand il le voit – car comme c’est progressif – quand on vit au jour le jour avec la personne, ce n’est pas forcément évident, comme quand on ne voit pas son enfant grandir parce qu’on le voit tous les jours !).
Il peut aussi avoir affaire à des disputes conjugales plus fréquentes et plus intenses et être victime d’adultère. En effet, le parent touché cherche désespérément une fuite à sa situation, et il peut la projeter en fuyant le couple parental.
Les enfants, eux, peuvent être apeurés de voir leur parent se mettre dans ces états-là. Il peut se sentir « mauvaise fille » ou « mauvais garçon » quand son parent le dénigre, le violente verbalement, ou physiquement. Sans compter les blessures physiques également.
C’est un tableau un peu sombre que je vous peins là, j’aurai aimé édulcorer la réalité, mais c’est important de savoir ce qu’il en est pour tenter de l’éviter à tout prix.
Mais d’abord, avant de le prévenir, si on est déjà dans ce cas, on fait quoi ?
Le burnout parental : quelles solutions ?
Comme un burnout professionnel, le burnout parental peut être difficile à diagnostiquer soi-même et la pente peut être longue à remonter. Si en lisant ces lignes, vous vous posez des questions sur votre état et vous vous demandez si vous l’êtes ou pas, vous pouvez déjà faire le test en ligne pour valider ou infirmer votre hypothèse.
Ensuite, si c’est le cas, ou que vous êtes en pré-burnout il y a plusieurs points que vous pouvez vérifier :
Votre hygiène de vie :
– Est-ce que vous dormez suffisamment ? Est-ce que votre sommeil est de qualité ? Y a-t-il des choses à modifier pour récupérer physiquement ?
– Est-ce que vous mangez suffisamment sainement ? Pas besoin d’être au régime hein ! Mais le fast-food and Cie ce n’est pas ce qui rend votre organisme le plus vaillant possible !
Ces éléments de base sont cruciaux. Un peu comme les fondations d’une maison. Car le boulot que vous ferez ensuite s’écroulera comme un château de cartes si ces fondations ne sont pas suffisamment saines.
Repérer vos zones de stress :
Observez dans votre journée, dans votre semaine, ce qui vous apporte de la joie mais aussi ce qui vous amène du stress. Pour chaque parent, ce sera différent.
Quand vous les avez identifiés, il y a 4 possibilités :
– Supprimer les sources de stress quand c’est possible (par expl : déléguer les devoirs au coparent ou à quelqu’un qui pourrait vous aider)
– Alléger les sources de stress quand ce n’est pas possible de la supprimer (par expl : faire moins d’activité périscolaire, essayer le slow parenting)
– Mieux utiliser les ressources déjà présentes (par expl : demander de l’aide plus souvent pour faire garder les enfants)
– Ajouter des ressources supplémentaires (par expl : Trouver une personne qui aide pour les devoirs)
Lâcher prise sur le perfectionnisme
Le perfectionnisme est une des causes du burnout. Et c’est souvent difficile de s’en défaire. Trouver des solutions pour lâcher prise sur le parent parfait ou idéal que l’on aimerait être, peut soulager grandement.
Seul, ce n’est pas forcément évident de trouver des solutions au burnout parental, et même si je donne quelques pistes ici (tu peux en trouver ici aussi), l’idéal est quand même de se faire accompagner pour s’en sortir au mieux. Tu peux trouver une liste de professionnels formés sur cet annuaire (tous ne sont pas indiqué dessus, mais ça donne déjà pas mal de possibilités !). Si tu es parent de très jeunes enfants, je peux aussi t’accompagner.
Plutôt que de guérir, parlons plutôt de prévention du burnout parental
Le burnout parental est une belle m****, et je sais de quoi je parle. Pour rien au monde je ne le souhaiterai à quelqu’un. Alors si vous avez l’impression d’en être victime, n’attendez pas d’espérer que ça passe, parce que ce ne sera pas le cas et vous continuerez de vous enlisez encore plus. Faites-vous aider !
Notre société individualiste n’aide pas les parents, car elle est une des causes du burnout parental : vouloir tout faire par soi-même, le culte du parfait etc… C’est une énorme charge mentale sur les épaules des parents et surtout des jeunes parents et parents célibataires. Ce n’est pas de cet environnement que notre espèce a survécu comme je le disais en introduction.
Ce n’est pas une situation à prendre à la légère et, quoi mieux que guérir d’un burnout parental ? Le prévenir ! Car comme dirait le dicton : « Mieux vaut prévenir que guérir ». La suite au prochain épisode…
Prochaines étapes :
Si vous connaissez des jeunes ou des futurs parents, n’hésitez pas à leur partager cet article ! Cela pourrait beaucoup les aider ! Laure pense que si on est averti, et qu’on a des connaissances sur ce syndrome d’épuisement parental, plus il sera facile de l’éviter ou d’en repérer les premiers signes ! Et plus c’est repérer précocement, plus il est facile de s’en sortir ! Vous pouvez également retrouver Laure sur Facebook ou Instagram ! Laure est convaincue qu’une éducation au plus juste des besoins des bébés, des enfants ET de leurs parents est la base d’une société plus sereine et épanouie.
Alors venez découvrir ses conseils sur https://laurestephan.com/.