Nos écopreneurs regorgent de créativité et de surprises… Ouvrir une entreprise nomade dans un airstream ? Réussir à se payer un salaire dès son premier mois d’activité ? Doubler son chiffre prévisionnel tout en devenant créatrice de lien sur son territoire ? Impossible n’est pas Lucie ! Dans cette interview, notre jeune écopreneuse revient sur son parcours et nous présente Lulu, son bistrot ambulant qui va à la rencontre de ses clients !
Son parcours avant le bistrot ambulant
La photo avant le bar
Originaire des Vosges, le premier amour de Lucie est la photographie. Elle étudie la discipline pendant 3 ans en Belgique avant de gagner un prix qui lui permet de se lancer en tant que photographe auteure et d’exposer. Lancée en indépendante, elle cumule travail en studio dans l’Est de la France et projets photographiques. Pour autant, au bout de 2 ans et demi, l’obligation de faire de la photo pour gagner sa vie empiète sur la passion. Lucie décide de la garder dans son cœur en changeant de métier.
Un retour à son job étudiant
Pendant ses études, Lucie fait des extras dans les bars. Elle continue à y travailler de temps en temps en tant que photographe. En allant totalement à contre-courant de ce qui se fait dans le domaine, Lucie décide de revenir à la restauration au lieu de la quitter. Dans une précédente interview, Véronique nous partageait sa reconversion après la restauration. Ici, Lucie en a fait son métier à part entière pendant 5 ans. En commençant comme serveuse, elle termine responsable de salle dans un restaurant gastronomique. L’idée d’ouvrir son propre bar germe…
L’histoire du bistrot ambulant de Lucie
Un premier projet de tiers lieu qui ne voit pas le jour
Le premier projet de Lucie avec Écopreneur n’était pas son bistrot ambulant mais la création d’un tiers lieu avec deux amies. Le projet Banshee devait regrouper un salon de tatouage, un salon de coiffure, une association culturelle et un espace bar. Malgré le travail mené, les trois amies ne réussissent pas à trouver un lieu d’accueil pour leur projet et seule l’association subsiste. Créer un espace de solidarité, de convivialité et de libre échange où les gens se sentent bien, est toujours dans le cœur de Lucie.
L’aménagement d’un bar nomade au-delà des obstacles
Lulu bistrot ambulant et itinérant est né d’une impasse pour Lucie : comment ouvrir son propre bar quand on ne trouve pas de local ? L’esprit d’écopreneuse s’active rapidement car si elle ne trouve pas de local, elle le crée ! Si elle n’a pas d’adresse idéale, alors son bistrot ambulant sera nomade !
Sa caravane airstream en alu est aménagée comme un petit bar : tireuse à bière, machine à café, boissons, gourmandises… Tout y est pour accueillir ses clients.
Un bistrot ambulant générateur de rencontres
Lulu le bistrot itinérant se rend dans les villages des Vosges et de Meurthe-et-Moselle où les espaces de rencontre et les commerces ont disparu. L’objectif de Lucie est de recréer un lieu de convivialité avec un rendez-vous régulier. Elle nous rapporte par exemple, que certains voisins ne se parlent jamais avant de boire un verre devant Lulu. Ces mêmes voisins se retrouvent à refaire le monde pendant des heures, puis à prolonger le lien social en s’invitant chez les uns et les autres par la suite. Les quelques heures sur place avec le bistrot ambulant découlent sur des liens sociaux durables dans le temps.
Une entreprise au succès étonnant
Le bistrot ambulant le plus rentable du Grand Est
Comme tous les entrepreneurs à leurs débuts, Lucie imaginait que la route vers le succès serait longue et difficile. À sa grande surprise, elle rencontre un succès immédiat là où elle se déplace. Dès le lancement de son activité, un très fort engouement se crée autour du bistrot itinérant. Ainsi, elle a déjà des habitués qui reviennent au bout de quelques semaines seulement.
Lucie avait un chiffre d’affaires prévisionnel de 4500 € mensuel, elle a presque doublé ce montant en atteignant 8500 € mensuellement. Cette performance est le fruit d’une préparation de projet assidue qui lui a permis de se payer un salaire dès le premier mois d’activité.
Si ces résultats sont très positifs, notre barista nomade nous confie qu’ils ont aussi généré beaucoup de travail sans y être préparée. Avec le recul, cet apport financier lui donne la possibilité de pouvoir déjà anticiper l’an prochain avec une meilleure organisation. De plus, en période hivernale, Lulu le bistrot ambulant ne sort pas autant. Son excellent chiffre d’affaires lui permet d’amortir les mois plus calmes et de se retirer la charge mentale du revenu.
Se positionner en tant que femme dans un milieu masculin.
Ouvrir un bistrot ambulant en tant que femme et dans un milieu rural peut sembler peine perdue. En voulant créer son tiers lieu en ville, tous les organismes, banques et agents immobiliers lui disaient qu’il était impossible de gérer un bar en étant une femme. Pourtant, si Lucie a rencontré beaucoup d’obstacles et de remarques en milieu urbain, les gens ont été très encourageants dans son nouveau lieu de vie. Peu importe les âges, elle récolte des retours très positifs et du soutien dans son projet. Sur une note d’humour, cela reste ancré dans l’esprit collectif que le tenancier d’un bar est un homme. C’est comme ça qu’à plusieurs reprises, les clients ont confondu son conjoint venu l’aider pour le patron de l’entreprise !
Découvrir l’entrepreneuriat sous un autre jour
Un bistrot ambulant au service de sa vie, c’est possible !
Lucie a grandi entourée d’entrepreneurs. Elle évolue dans une vision de l’entrepreneuriat très difficile où l’on doit sacrifier sa vie au service de son entreprise quitte à avoir une dissonance de valeurs. Écopreneur l’a aidée à changer ses croyances et voir qu’il était possible d’avoir un métier au service de sa vie et non l’inverse.
Gagner en confiance en soi et suivre son rêve
Vous vous reconnaissez dans ce portrait partagé par la plupart de nos écopreneurs : les idées qui fusent, le besoin d’un cadre et un manque de confiance en soi ? Lucie cochait toutes les cases avant de choisir de se faire accompagner pas à pas dans son projet. Très scolaire, le travail sur les croyances limitantes, le soutien des coachings et la méthode apportée lui ont donné la dynamique nécessaire à sa réussite.
Réussir à anticiper la suite de l’aventure
Au début du projet, parmi toutes ses idées, Lucie prévoyait de passer son CAP pâtisserie pour proposer des prestations différentes avec sa caravane. Au vue du travail qu’exige déjà son bistrot itinérant, elle a recentré l’attention sur le type d’évènements qu’elle veut proposer y compris en période creuse. La suite de l’aventure s’articule autour de partenariats avec d’autres entrepreneurs comme des pizzaïolos et la création de guinguettes saisonnières.
Les conseils de Lucie aux écopreneurs
Forte de son expérience dans l’entrepreneuriat et de sa réussite, Lucie conseille d’écouter ceux qui sont déjà passés par le chemin sur lequel on se trouve. Faire confiance à la formation et ses intervenants lui a permis d’atteindre ses objectifs. Suite aux obstacles qu’elle a rencontrés, elle vous encourage aussi à suivre votre voie intérieure et votre intuition et non pas les peurs que l’entourage projette sur vous. Pour reprendre ses mots : “si l’on a envie de faire quelque chose, il faut passer à l’action ! ”.
Vous pouvez retrouver le bistrot ambulant de Lucie sur Instagram et Facebook : @lulubistrotitinérant.
*Crédit Photo: Antoine Labreuche
