Charge mentale au travail

Quitter le salariat pour la liberté entrepreneuriale est grisant, mais est-ce synonyme de sérénité pour autant ? À l’heure où les projecteurs sont mis sur le burn out des salariés et les conséquences de la surcharge mentale au travail, qu’en est-il du syndrome d’épuisement professionnel chez les entrepreneurs ? La fameuse liberté se solde parfois par un coût physique et psychique. Devenu esclave de sa propre entreprise, l’entrepreneur s’enferme petit à petit dans une prison dorée. Peut-être est-ce votre cas ? Alors comment éviter le stress lié à la charge mentale de l’entrepreneuriat ? Comment s’épanouir dans son activité sans y laisser sa santé et sa vie personnelle ? Voici nos conseils d’écopreneur pour enfin ressentir du bien-être au travail.

Qu’est-ce que le syndrôme d’épuisement professionnel chez l’entrepreneur ?

Syndrome d’épuisement professionnel : les symptômes

D’après une étude de l’Observatoire de la résponsabilité sociétale des entreprises (ORSE), 34% des salariés seraient touchés par le syndrome d’épuisement professionnel plus communément appelé burn out. Avant la crise sanitaire, on estimait à 20% la proportion d’entrepreneurs en situation de détresse au travail. Ces statistiques sont malheureusement revues à la hausse chaque année : en plus d’un 1 entrepreneur sur 5 est victime de burn out. Reconnue par l’OMS, cette maladie professionnelle est encore trop peu identifiée au sein de l’entrepreneuriat.

Comment reconnaître les conséquences du stress et du surmenage au travail ? Voici une liste non exhaustive des symptômes d’un épuisement professionnel sévère :

• Grande fatigue continue malgré le repos ou le sommeil
• Perte de motivation pour son activité ou ses loisirs
• Irritabilité exacerbée
• Sentiment de se noyer sous la charge de travail et envie de tout arrêter
• Insomnies
• Pertes ou troubles de la mémoire
• Anxiété sous toutes les formes
• Perte d’appétit ou appétit continu
• Perte ou prise importante de poids
• etc.

Si vous vous reconnaissez dans plusieurs de ces symptômes, vous avez des chances accrues d’être sur le point de vivre ou de vivre un syndrome d’épuisement professionnel.

Comment les entrepreneurs peuvent-ils être sujet à une surcharge mentale ?

L’entrepreneur n’est-il pas libre comme l’air ? Ne jouit-il pas d’une autonomie financière sans avoir à rendre de compte à personne ? Pourquoi en tant qu’entrepreneur est-il plus facile de tomber dans la spirale du surmenage au travail ?

• Un entrepreneur est passionné. C’est d’autant plus vrai chez les écopreneurs qui sont animés de convictions environnementales fortes. Cette passion peut tourner à l’obsession avec le sentiment de devoir travailler quitte à ne plus faire de distinction entre sa vie personnelle et professionnelle. On veut tout donner et avoir des résultats rapides. À l’instar d’Icare, on risque surtout de se brûler les ailes.
• Un chemin en solitaire : on quitte le monde du salariat rythmé par les pauses entre collègues et les échanges quotidiens pour une vie sociale d’entreprise réduite à une seule personne, vous. La solitude et le manque de vie sociale pèsent sur de nombreux entrepreneurs.
  
• Devenir multi-casquettes : un entrepreneur travaillant seul doit devenir comptable, gestionnaire, créateur de contenu, expert en stratégie marketing, service client ou encore livreur du jour au lendemain. Cette vie multi-tâches avec un cerveau mono-tâche peut devenir très stressante et mener à une surcharge mentale insoutenable sans une organisation efficace. La prise de décision est omniprésente alors qu’un salarié y est moins exposé.
  
• Un entrepreneur doute en permanence. Si la pression de la réussite et des résultats est une cause majeure de stress, la comparaison aux autres l’est tout autant. En effet, vie connectée et stress chronique sont intimement liés.

Les profils d’entrepreneurs touchés par le syndrome d’épuisement professionnel

Certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres au burn out de l’entrepreneur. Voici quelques profils types : 

• Le perfectionniste : il faut que tout soit parfait avant de passer à l’action, il a du mal à prioriser ses tâches et s’impose davantage de pression pour les réaliser. Rappelez vous que fait vaut mieux que parfait.
• Celui qui ne sait pas dire non : faute de poser des limites claires, il accepte toutes les requêtes de ses clients et a du mal à s’imposer auprès de ses partenaires. Le risque est d’être submergé de travail.
• Celui qui ne sépare pas vie pro et vie perso : ceci est accentué lorsque l’on travaille depuis chez soi.
  
• L’émotionnellement instable : il traverse une période difficile et est à fleur de peau (dépression, manque de confiance en soi, difficultés familiales, divorce, décès, etc).
  
• Le maniaque du contrôle : il a du mal à déléguer et prend tout sur lui au détriment de son bien-être.
  
• Le surchargé : il vit une charge mentale non seulement au travail mais aussi à la maison (enfants, charges domestiques, etc.).

Comment éviter le stress dans l’entrepreneuriat

Rituels et organisation

L’organisation et la gestion de son temps sont la clé d’un projet entrepreneurial réussi.

Les rituels sont des actions répétées quotidiennement qui permettent de cadrer sa journée et d’apporter des moments de répit. Par exemple, la méthode du Miracle Morning diffusée internationalement par Hal Elrod consiste à commencer chaque journée en prenant soin de soi : méditation, affirmations positives, visualisation, exercice physique, lecture et écriture.

D’autres rituels pour écopreneurs sont en ligne sur notre blog. Il est nécessaire de trouver son rythme de travail et les méthodes associées pour diminuer le stress de la to do list infinie. Méthode pomodoro, Eisenhower, monotâche, Kaban… Il en existe des dizaines, l’essentiel est de trouver la vôtre. Vous trouverez des ressources sur ces méthodes et pour gérer votre temps dans notre article sur comment s’organiser au travail.

Sortir de la solitude

Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Chez Écopreneur, nous ne sommes pas d’accord avec ce proverbe : ensemble on va plus vite ET plus loin. Rejoindre des réseaux d’entrepreneurs établis ou simplement ajouter de la vie sociale à son quotidien peut vous permettre de faire décoller votre entreprise. C’est d’ailleurs ce que nous partage Hélène, créatrice d’un coworking éthique : les gens viennent chez elle pour y trouver une ambiance sereine et faire des rencontres. Échanger avec une communauté permet de trouver des solutions à ses problématiques plus rapidement, de se sentir entouré et porté par une énergie collective et de diminuer le stress au travail.

Se faire accompagner

Les rituels, l’organisation, le réseau entrepreneurial et surtout l’état d’esprit se travaillent. Apprendre à passer à l’action et à accepter l’imparfait ou encore savoir déléguer quand cela est nécessaire sont autant de choses dans lesquelles on a besoin d’un accompagnement et de guides. Par exemple, Laetitia, artisane du cheveu, a connu un démarrage fulgurant avec son salon de coiffure végétal. Pourtant, elle manquait d’équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle et avait du mal à poser ses limites. Écopreneur lui a apporté de la structure et une aide bienveillante pour se développer au mieux. Aujourd’hui il ne faut pas moins de 6 mois d’attente pour passer sous ses mains !

De même, Laure avait déjà tenté l’entrepreneuriat par 2 fois avec 2 burn outs avant de nous rejoindre. Élève de la première promo Écopreneur, elle s’est relevée fièrement de ces 2 expériences en affichant un chiffre d’affaires proche de 85 000 € en seulement 1 an d’activité. Elle partage comment l’accompagnement lui a été bénéfique dans son interview où elle partage son avis sur la formation Ecopreneur.

L’entrepreneuriat est une aventure formidable mais qui peut aussi tourner au cauchemar. Si cet article vous a parlé, n’hésitez plus à tendre la main pour enfin vivre votre rêve !