Consommer « mieux » pour soi-même et pour la planète est un souhait devenu majoritaire en France. Ainsi, les circuits courts ont-ils le vent en poupe, de même que les produits issus de l’agriculture biologique.
Cette tendance amorcée dès le début des années 2000 s’est fortement accentuée depuis 7-8 ans. L’avantage pour un entrepreneur ? Elle crée des possibilités d’emplois innovants et respectueux de l’environnement.
Vous êtes agriculteur, artisan alimentaire, vous avez des connaissances en entreprise et vous êtes bien implanté dans une collectivité locale ? Vous avez déjà une vie professionnelle derrière vous et cherchez à redonner du sens à votre vie ?
Si vous vous reconnaissez dans une de ces situations, le temps est peut-être venu de créer un magasin de producteurs locaux, activité encore peu fréquente et au fort potentiel de développement.
Pourquoi créer un magasin de producteurs, nouveau modèle de commerce de proximité ?
Le magasin de producteurs, une réponse à la demande croissante de produits locaux
En matière d’alimentation, voici un bon moment que le vent a tourné en faveur du local et du terroir. Pour y répondre, des milliers d’initiatives voient le jour chaque année, de toutes tailles, de toutes formes, et sur tout le territoire.
Le local fait reculer la grande distribution
Le local fait reculer la grande distributionLes excès de la grande distribution, dont le modèle repose sur une surconsommation permanente et l’asservissement des petits producteurs par des politiques de prix bas, sont devenus flagrants. Dénoncés de toutes parts, ils sont de plus en plus mal vécus par les consommateurs eux-mêmes.
Certes, le temps n’est pas encore venu où les grandes surfaces seront délaissées au profit d’autres circuits d’achat plus en phase avec nos préoccupations. Toutefois, le recul des parts de marché de ces mastodontes est un signe encourageant pour qui souhaite envisager l’avenir différemment.
Une grande richesse d’initiatives locales
De nombreuses alternatives sont régulièrement mises en place au profit d’une consommation maîtrisée, faible en émissions carbone et en utilisation d’intrants polluants.
Ainsi voit-on fleurir des AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne) sur tout le territoire ; celles-ci proposent aux consommateurs d’épauler le cultivateur en lui achetant tout ou partie de ses productions, voire en participant aux travaux de la ferme.
Les marchés de producteurs gagnent en notoriété, réunissant les agriculteurs venus vendre directement leurs légumes et fruits. D’autres initiatives, comme les drives fermiers, existent également, même si la logistique requise freine souvent les ardeurs des volontaires.
Les magasins de producteurs, du fait de leur vision associative, sont encore peu nombreux, mais se développent à un rythme soutenu. Leur modèle économique est de plus en plus performant, pouvant rivaliser avec le dynamisme économique de la grande distribution (à ouvrir dans un nouvel onglet).
La multiplication de ces formes nouvelles de distribution repose sur une demande croissante de consommation locale. Selon une étude réalisée en 2021 par l’IRI[1], institut spécialisé dans la grande consommation, 39 % des consommateurs aimeraient acheter encore plus de produits locaux, et 26 % plus de produits bio.
Le magasin de producteurs, un concept qui coche toutes les cases d’une alimentation saine et protectrice de l’environnement
Dans cette offre de plus en plus large, le magasin de producteurs est une solution intelligente et fortement concurrentielle des supermarchés traditionnels.
Quelle est la spécificité du magasin de producteurs ?
Des agriculteurs, souvent plusieurs dizaines, s’associent pour commercialiser leurs produits dans une surface de vente. Ils sont unis par une volonté de contourner les exigences drastiques de la grande distribution et surtout partageant des valeurs communes sur leur métier : une bonne partie des magasins de producteurs proposent ainsi une majorité d’aliments bio.
70 % des articles vendus dans le commerce en question doivent être issus des exploitations des cultivateurs membres, 30 % au plus peuvent venir de coopératives agricoles et d’artisans alimentaires. Cela garantit ainsi au consommateur une offre entièrement locale, apparentée à une vente directe. Les transports y sont donc limités à quelques dizaines de kilomètres, réduisant fortement l’impact carbone.
Quels sont les avantages pour la clientèle ?
Une offre complète de produits locaux
L’intérêt de tels magasins pour les consommateurs est multiple. Au-delà de la garantie d’y trouver des produits locaux, de qualité nutritionnelle supérieure, l’éventail de l’offre est très large. À côté des viandes, fruits et légumes élevés et cultivés par les agriculteurs associés, le magasin propose très souvent des produits de boulangerie, pâtisserie, crèmerie, à l’image d’une supérette bien achalandée.
Une rencontre permanente avec les producteurs
De plus, le client a l’assurance lors de sa visite de rencontrer l’un des cultivateurs membres du collectif. Ceux-ci assurent en effet des présences tournantes, afin d’éclairer les clients dans leurs choix, de leur expliquer les exigences de leur travail, les raisons pour lesquelles on ne trouve pas tel légume en magasin, leur donner une perspective de moyen terme sur les productions à venir, ou proposer des recettes pour consommer tel ou tel aliment.
Ce contact direct avec le producteur est un élément fondamental qui modifie sensiblement le rapport des clients à leur alimentation. Avec ces rencontres naturelles entre consommateur et agriculteur s’effectue une pédagogie du quotidien, à même de modifier notre vision de l’alimentation : respecter la saisonnalité, retrouver des produits goûteux, peut-être réapprendre à cuisiner au lieu de se tourner trop systématiquement vers des plats ultra-transformés…
Aujourd’hui, la France compte entre 400 et 600 commerces de ce type selon les sources. Cela peut paraître peu compte tenu de la demande. Mais il ne faut pas oublier que chaque magasin regroupe plusieurs dizaines d’agriculteurs, ce qui n’est pas toujours simple à gérer. On estime ainsi que près de 10 000 éleveurs et cultivateurs participent déjà à un projet de ce type pour y proposer leurs productions.
Convaincu ? Il ne vous reste qu’à vous lancer. Attention, cela demande à suivre un processus rigoureux pour s’assurer de sa réussite. Pour ne prendre aucun risque, nous vous présenterons nos conseils pour créer un magasin de producteurs en 5 étapes clés la semaine prochaine.
