La gestion des déchets est un marché pour lequel il y a beaucoup de place à l’innovation et la création d’entreprise. L’upcycling, ou surcyclage, est une méthode de valorisation des déchets et matériaux rejetés. Quelles sont les techniques de base de cette tendance qui veut recycler par le haut ? Dans cet article, on fait un zoom sur plusieurs entreprises françaises qui prospèrent grâce à la collecte et le réemploi des résidus de production. Attention, c’est du concentré d’inspiration !
Les objectifs de l’upcycling ou surcyclage
Qu’est-ce que le surcyclage (upcylcling) ? Définition et différence avec le recyclage :
Ces termes sont apparus dans les années 90. L’idée de base du surcyclage est le réemploi des matériaux inutilisés dans le but de leur donner une seconde vie, tout en leur conférant une plus forte valeur ajoutée.
Le concept est né suite aux constats des limites du recyclage. En effet, de nombreux matériaux (comme le plastique, le carton, le tissu, etc.) perdent de la valeur après avoir été recyclés. À cela, il faut ajouter la consommation d’énergie grise nécessaire pour les transformer.
À l’inverse, en utilisant des moyens de réemploi des matériaux, les répercussions positives sont nombreuses.
Quels sont les avantages du surcyclage ?
Économie des matières premières
En donnant une seconde vie aux objets et aux matériaux, on crée des commodités pour lesquelles il n’est pas nécessaire d’utiliser les ressources naturelles. Ainsi, on limite la consommation de matières premières et les incidences pour la planète : émissions de gaz à effet de serre, pollution de l’eau, etc.
Économie d’énergie grise
En utilisant des matériaux déjà existants mais voués à être jetés, on prolonge leur cycle de vie. On économise ainsi l’énergie grise qui aurait été nécessaire à leur transport, leur recyclage, leur transformation, etc. Certes, il faut aussi de l’énergie pour surcycler les matériaux, mais dans une quantité beaucoup moins importante. CQFD !
Réduction de la production de déchets
Quand on parle de déchets, il s’agit de résidus inutilisables. Mais ce qui est inutilisable pour certains ne l’est pas forcément pour tout le monde 💡. Les mentalités évoluent et un nombre croissant d’entrepreneurs créent de la richesse à partir de la surproduction. Comme c’est le cas de Lucie Basch qui a mis sur pied l’application Too Good to Go pour éviter de gaspiller les invendus alimentaires.
Création de valeur
Désengorger la planète des déchets que nous produisons est une opportunité pour créer de nouveaux secteurs d’activité et de nouveaux métiers. C’est ce qu’a fait l’entreprise Maximum qui fabrique des meubles à partir de résidus de production industrielle. C’est novateur, c’est design et c’est surcyclé !
Finalement de l’upcycling ou du surcyclage, nous en avons déjà tous fait. Déjà enfant, quand on fabriquait des jouets avec des bouchons de liège, nous faisions de la valorisation de déchets 🛠️.
Vous le savez, il est important de cultiver sa singularité pour devenir un écopreneur !
Alors voici différents procédés connus pour réemployer des résidus et des invendus, afin que la planète puisse souffler un peu.
Les différents procédés de valorisation des déchets
Que faire en surcyclage (upcycling) ? Des exemples :
Récupérer, réemployer, transformer… Vous allez constater que le traitement des déchets n’a jamais été aussi innovant !
L’art : l’écologie au cœur de l’imaginaire
Les préoccupations écologiques concernent les peuples du monde entier, alors ce n’est pas étonnant qu’elles soient de plus en plus présentes chez les artistes. En utilisant des objets du quotidien, l’art engagé nous interroge sur notre façon de consommer, notre société et la façon dont nous y participons.
Voici 2 artistes qui intègrent le recyclage créatif dans leurs œuvres :
Subodh Gupta
Artiste plasticien indien, il utilise beaucoup les symboles de sa culture dans ses œuvres. Il a notamment créé de nombreuses sculptures avec les ustensiles traditionnels de la cuisine indienne, comme pour son arbre surréaliste « Dada ».
Vincent Loisy
Artiste français autodidacte, il s’est initialement formé au street art. Il est connu notamment pour ses portraits brûlés, créés sur des tableaux confectionnés à partir de bois de cagette. C’est magnifique ! Je vous laisse faire vos recherches sur internet 😉.
Le détournement : faire du neuf avec du vieux
On parle de détournement d’objet quand le produit fini est conçu à partir de l’objet d’origine dans son intégralité ou de morceaux de celui-ci. Ce procédé a l’avantage d’utiliser très peu d’énergie et produit de nouvelles pièces originales.
C’est avec cette méthode que la boutique de slow fashion Jule & Jenn récupère des chutes de cuir pour fabriquer des objets de maroquinerie et des chaussures. Leur production est locale pour rester cohérents avec l’éthique de valorisation des déchets et de consommation responsable. Leurs ateliers sont situés en France, en Espagne, au Portugal et en Italie.
La transformation : rien ne se perd, rien ne se crée
La transformation des matériaux inutiles est un processus de recyclage, mais lorsqu’on leur donne de la valeur ajoutée, on parle alors de « recyclage par le haut ». Pour ce type de transformation, on considère rester dans une éthique du surcyclage par opposition au décyclage (aussi appelé downcycling). Le décyclage est la transformation des déchets en matériaux de moindre qualité.
Une des formes les plus anciennes est le compostage. Ici, aucune perte de qualité ou d’énergie pour obtenir un produit de très grande qualité.
Un autre exemple est celui de la transformation des drêches. Les drêches sont bien connues des brasseurs de bières, ce sont les résidus d’orge ou de blé malté. Elles représentent la grande majorité des déchets du processus brassicole, plus de 20 kg sont produits par hectolitre de bière. Des recherches ont été menées pour les utiliser dans un processus de transformation pour produire du biogaz.
De nombreux exemples d’entreprises existent aujourd’hui, et ce, même si l’industrie de l’upcycling ou surcyclage en est encore à ses balbutiements. C’est d’ailleurs ce qui en fait une véritable niche pour celles et ceux qui souhaitent se lancer dans une création d’entreprise responsable et écologique.
Un marché de niche écologique à fort potentiel : Comment faire de l’upcycling ?
Bien que l’on puisse trouver de plus en plus d’entreprises françaises qui intègrent des matériaux surcyclés dans leurs productions, elles restent encore très minoritaires. Et pour cause, cela prend une bonne dose de créativité pour se lancer dans l’aventure quand l’approvisionnement en matières premières est toujours aléatoire. Cela signifie qu’il faut avoir la capacité de créer de la nouveauté et d’adapter ses produits en fonction de la disponibilité des matériaux.
Le potentiel d’une niche écologique encore peu explorée
Parce que cette technique est encore peu utilisée, les opportunités sont infinies. Les déchets industriels abondent et ne demandent qu’à être récupérés. En leur donnant une seconde vie, on les intègre dans une économie circulaire. Pour tous les écopreneurs et écopreneuses qui ont des qualités d’ingéniosité ou artistiques, il y a un réel marché de niche écologique à investir !
La rentabilité de la production en série limitée avec le surcyclage
L’effet de rareté et l’éthique de production font émerger des entreprises avec lesquelles on peut rapidement générer un revenu. Dans une logique de valorisation des déchets, les produits upcyclés sont travaillés pour créer de nouvelles ressources de qualité. Générant des pièces uniques et des séries limitées à forte valeur ajoutée, ils se placent dans un marché à contre-courant de celui des grandes chaînes de production.
Des entreprises qui prospèrent dans l’éco-conception grâce à l’upcycling
La bijouterie Victorian Rehab
C’est l’histoire d’un couple d’historiens de l’art qui se retrouvent à concevoir des bijoux à partir de mécanismes d’horlogerie. La bijouterie qui a commencé ses activités en France, vend depuis ses bijoux en Europe, en Amérique et en Asie.
L’atelier d’accessoires textiles Téolina
Cet atelier a été bâti sur la récupération de vêtements. C’est un fait, les nourrissons grandissent assez rapidement pour que la rotation de vêtements dans les garde-robes se fasse avant qu’ils ne soient abîmés. C’est ainsi qu’Isabelle Gady a eu l’idée de récupérer les layettes et autres habits d’enfants pour confectionner des objets en tissu.
La Société Commerciale Matériaux Isolants
La SCMI récupère les chutes de tissus en coton issues de l’industrie textile pour fabriquer de l’isolant. Leurs isolants thermiques et phoniques en coton recyclé servent à isoler les murs, les plafonds et les combles, tout en produisant moins de déchets.
Si vous aimez penser en dehors du cadre, le détournement d’objet et le réemploi de matériaux sont une source d’inspiration sans limite ! Tourné vers un mode de vie zéro déchet, le surcyclage est définitivement une niche écologique qui est amenée à se développer. C’est un domaine dans lequel il est important de garder l’esprit ouvert en restant à l’affût des nouvelles créations d’entreprises responsables. La newsletter d’Écopreneur vous envoie de l’info pertinente sur les entrepreneurs qui régénèrent la planète et ses habitants. Pensez à vous abonner !
6 Responses
Tout cela me parle, raisonne au fond de moi. J’ai toujours fais des bricolages avec mes enfants en n’utilisant quasi que des matériaux recyclés, de même dans mon jardin. J’aimerais voir émerger une belle idée en moi ; car le concept d’entrepreneurs qui régénèrent la planète et ses habitants me semble tout à fait logique.
Merci pour vos partages
Merci pour ton intérêt Gauthier ! et au plaisir de t’accueillir dans notre communauté Ecopreneur
Voir le street artiste Bordalo II et ses immenses fresques faites uniquement avec des déchets en plastique
https://www.opnminded.com/2016/03/24/dechets-art-nelson-molina-bordaloii.html
Merci pour le lien Clad !! et au plaisir ! l’équipe
[…] décors à partir de ces imprimés existants » Anaïs pratique ce qu’on appelle le surcyclage ou upcycling, en français « recyclage par le haut ». « On uilise des matières déjà existantes – […]
[…] La gestion des déchets en France (et dans bien d’autres produits) est un véritable casse-tête. C’est notamment le cas des objets numériques, dont on estime que seuls 20 % sont correctement recyclés aujourd’hui, ainsi que des résidus du bâtiment et des travaux publics. Il y a donc un véritable enjeu à retraiter ces déchets en respectant l’environnement, ou en les valorisant pour un nouvel usage : on parle alors de surcyclage (ou d’upcycling). […]