Quitter une longue carrière « confortable » soulève des peurs et des freins variés. Comment quitter cette vie là ? Puis-je me reconvertir ? Comment faire la transition ? Vais-je le regretter ? À cette dernière question, Clarisse nous répond avec certitude dans cette interview. Créatrice de l’entreprise de couture upcycling (ou surcyclage) Le Scarabée qui Coud, elle a quitté sa carrière dans l’éducation nationale pour sauter dans le bain de l’écopreneuriat et de la couture zéro déchet. Un plongeon pas si simple pour notre ex-maîtresse d’école et pourtant si salvateur. Découvrez tout de suite son parcours et son expérience chez Écopreneur !
Oser quitter l’éducation nationale pour se lancer dans la couture upcycling
Une maîtresse d’école passionnée d’activités manuelles
C’est au contact des femmes de sa famille, que toute petite Clarisse a appris à manier l’aiguille. Que ce soit le tricot ou les canvas, la couture a toujours fait partie de son environnement familial et de ses activités.
Au-delà de la couture, notre entrepreneuse engagée se passionne pour tous les loisirs créatifs. Elle a d’ailleurs insufflé ses affinités créatives à ses élèves à travers ses 26 années exercées en tant que maîtresse d’école. Peinture, dessin, modelage, collage ou encore texture prenaient déjà une grande place au cœur de ses classes.
Alors pourquoi se reconvertir et quitter l’éducation nationale ? Clarisse nous partage un sentiment partagé par de nombreux salariés avides de liberté : être coincée dans un cadre contraignant. C’est l’envie d’autre chose, quelque chose de plus grand, plus libre, plus épanouissant et surtout modelable à sa façon qui a poussé Clarisse à devenir couturière et créatrice indépendante mais pas que…
La transition vers l’entrepreneuriat
Comment quitter l’éducation nationale ? Comment devient-on une entrepreneuse à succès spécialisée dans la couture upcycling ou le surcyclage ? C’est un projet qui se prépare et qui se mûrit. Une phase de transition commence en 2015 pour notre maîtresse d’école créative et se poursuit sur quelques années. D’une volonté de quitter petit à petit l’enseignement le temps que son entreprise soit pérenne, le plan final a bien changé. En effet, la reconversion professionnelle pour vivre de sa passion ou changer de métier est peu connue ou abordée dans l’éducation nationale.
Deux années ont été nécessaires avant de démissionner complètement. Ces deux années charnières lui ont permis de se mettre en disponibilité et de poser non seulement les bases de son activité, mais aussi d’ancrer son entreprise dans la réalité de l’entrepreneuriat.
Le Scarabée qui Coud : allier couture, upcycling, création et pédagogie
Le scarabée, symbole de renouveau et de régénération
Chez le Scarabée qui Coud, on reçoit des enfants et des adultes sur des activités thématiques autour du textile et de la couture upcycling. C’est un lieu où Clarisse crée, mais aussi produit et transmet son savoir.
Au départ, n’étant qu’une blague entre collègues sur l’histoire du scarabée qui fait rouler sa boule de soucis, cette métaphore de son quotidien s’est révélée très symbolique pour Clarisse.
Ainsi, l’atelier de Clarisse s’est renommé Le Scarabée qui Coud, pour matérialiser son envie d’intégrer à son identité l’économie circulaire. Le scarabée ayant une symbolique de renouveau et de régénération, quoi de mieux qu’utiliser ce coléoptère pour incarner les valeurs fortes de son activité ?
Le surcyclage textile et l’économie circulaire au coeur de son entreprise
À l’image du scarabée qui recycle ses déchets pour les enfouir et fertiliser la terre, le crédo du Scarabée qui coud est de surcycler la matière pour réduire les déchets textiles. Clarisse utilise la couture upcycling en réemployant la matière textile que l’on a déjà. Cette forme de couture zéro déchet, permet de réduire les déchets, réduire les achats de matière neuve et par extension réduire la production de neuf.
Avec ces nouvelles pratiques, son entreprise s’inscrit dans le cercle vertueux de l’économie circulaire.
Une activité entrepreneuriale aux multiples facettes
Clarisse s’est lancée dans l’entrepreneuriat pour vivre de sa passion, la couture upcycling mais pas que ! En vérité, il y a deux facettes principales à son éco entreprise:
- La transmission de savoir et la pédagogie à travers des ateliers de couture pour apprendre la couture et créer des pièces sur des thématiques.
- La création et la vente de produits et accessoires qu’elle conçoit et crée à partir de tissu surcyclé.
Par ailleurs, pour diffuser davantage ses cours de couture, Clarisse a créé des kits de couture zéro déchet pour les personnes voulant s’initier ou se perfectionner à la machine à coudre.
Devenir couturière indépendante et vivre son rêve
La rencontre avec Écopreneur
En janvier 2020, soit près de 5 ans après le début de sa transition vers l’entrepreneuriat, Clarisse rencontre Benjamin et Aurélie à une soirée entre entrepreneurs.
Elle nous confie qu’elle y a ressenti le choc positif dont elle avait besoin à ce moment-là : il faut se mettre en action maintenant pour s’extraire de son ancien métier et avoir les bases pour son entreprise.
Comme beaucoup de nos écopreneurs avant de se lancer, de nombreux questionnements et peurs l’ont assaillie : qui sont ces personnes ? Suis-je prête à me jeter dans l’inconnu ? Cette décision va-t-elle être rentable ?
Le conseil principal de Clarisse est d’écouter son instinct et son premier ressenti.
En s’écoutant et en se faisant confiance pour prendre en main son avenir malgré une reconversion jugée tardive par les autres, Clarisse a pu:
- S’ouvrir à de nouveaux horizons sur l’entrepreneuriat.
- Découvrir une communauté enrichissante dont les échanges continuent même après avoir lancé son activité.
- Utiliser un format et une méthode d’apprentissage qu’elle juge précieux pour pouvoir y revenir régulièrement.
Si depuis son arrivée dans Écopreneur, la formule a évolué et s’est perfectionnée avec des coachings personnalisés, il n’en reste pas moins que le contact avec la communauté est l’aspect le plus dynamisant de cette aventure pour elle.
L’introspection au coeur de la formation mais aussi au coeur de sa réussite
Les premiers modules de la formation Écopreneur poussent à rentrer en introspection et à se poser les bonnes questions. Ils ont été l’occasion pour Clarisse de répondre à un besoin précis à ce moment de sa vie : se recentrer sur elle et ses envies. Ainsi, elle a pu continuer le travail effectué intuitivement seule en 2015 mais de manière plus structurée et construite.
Clarisse a une certitude, l’accompagnement lui a apporté la structure et le travail émotionnel nécessaires à sa réflexion lors de sa transition. Aujourd’hui, elle a pleinement confiance en elle et en ses compétences. Écopreneur lui a donné un cadre général et des outils pour asseoir sa légitimité.
Devenir écopreneuse pour devenir libre
Un tel changement de vie professionnelle amène à un changement intérieur également. Au-delà de faire de la couture upcycling et de donner des ateliers de couture, c’est une nouvelle philosophie de vie que Clarisse a trouvé. Pour reprendre ses mots, l’entrepreneuriat encourage à s’aventurer dans de nouvelles expériences. Si dans son ancien métier, l’ennui et le manque de liberté se faisaient sentir, aujourd’hui elle vibre sur une toute autre fréquence.
Elle n’a jamais regretté de devenir indépendante et elle émane une joie et un enthousiasme forts dans ce qu’elle fait, mais aussi dans ses projets à venir.
