Se reconvertir est loin d’être un choix évident. Pour certains, cette option n’est même pas présente à l’esprit avant qu’il soit un peu tard… et qu’un burn-out ou un bore-out passe par là. Pourtant, il existe des signes avant-coureurs pour repérer une perte d’équilibre au travail. Il peut aussi s’agir d’un manque de sens provenant d’un décalage de plus en plus difficile à vivre entre notre quotidien et notre conscience écologique. Repérer ces signes permettra de vous poser la question d’une reconversion au bon moment. Cet article vous aide à les décrypter.
Cette fois on donne la parole à Floraine Cordier, Coach CO2 et auteure du blog eco-insouciance.com : réduire son empreinte carbone pour se mettre en cohérence avec les objectifs climat et se libérer de l’éco-anxiété. Ex-manager dans une grande entreprise et militante écologiste pendant son temps libre, elle s’est reconvertie récemment en inventant un métier d’avenir, Coach CO2. Elle espère ainsi concilier son travail et sa vie militante dans une même activité et libérer du temps pour ses deux enfants.
5 signes qui témoignent d’une perte d’équilibre et d’un manque d’écologie dans son travail
Faire un travail qui ne contribue pas réellement à améliorer l’environnement
Lorsqu’on est passé par une crise de conscience aigüe de la crise écologique et climatique en cours, il peut devenir difficile de consacrer l’essentiel de ses journées… à s’occuper d’autre chose ! A la longue, ce décalage peut devenir pesant et engendrer un véritable mal-être.
Il arrive également que les objectifs de l’entreprise soient alignés avec la protection de l’environnement… sur le papier seulement ! Entre la fiche de poste et le travail réel, entre les ambitions affichées et les ambitions réelles, ou encore l’instrumentalisation des sujets environnementaux pour la communication verte de l’entreprise, les sujets de désillusions sont nombreux.
Consacrer trop de temps ou d’énergie à son travail, ou à l’écologie, mais jamais en même temps
Nos journées ont un nombre d’heures qui n’est pas extensible à souhait… surtout lorsqu’on a une famille à gérer !
Souvent, le travail nous prend beaucoup de temps et d’énergie, nos enfants prennent ce qui reste, et conclusion : nous n’avons plus ni temps ni énergie à consacrer à la protection de l’environnement (en rejoignant une association, par exemple). Ce sentiment de subir son emploi du temps peut devenir difficile à supporter.
Chez certaines personnes très militantes, cette sensation est parfois augmentée par la fatigue de devoir cumuler le travail, la famille et le militantisme le soir et le week-end. La frustration de ne pas arriver à faire correctement aucun d’entre eux, et de devoir rogner sur le temps consacré aux enfants, peut engendrer une grande lassitude.
Avoir le sentiment d’avoir fait le tour de son poste
Même lorsqu’on travaille sur un sujet relié à l’écologie, il arrive un moment où nous avons « fait le tour ». Nous avons parfois passé plusieurs années à insuffler des nouvelles idées, à apporter notre contribution.
Mais à un moment, nous sentons que nous ne sommes plus la bonne personne pour continuer à faire avancer le sujet. Nous avons également besoin découvrir de nouveaux domaines, et cela est bien normal.
Avoir la sensation de passer à côté de ses vrais talents
Souvent, dans un poste en entreprise, nous utilisons seulement une partie de nos capacités. L’entreprise n’a pas assez de souplesse pour réorganiser les postes à chaque changement de salarié, et nous oblige donc à entrer dans une « case », où tel poste requiert telle compétence.
Il est rare de trouver un manager qui s’évertue réellement à adapter notre fiche de poste afin de nous permettre d’utiliser et de développer toutes nos capacités.
Seulement, dans ces capacités, il y en a qui sont plus que des simples capacités : ce sont nos talents. Nos talents résonnent avec notre identité profonde et nous permettent de vraiment nous sentir nous-même, un être humain unique parmi les autres.
Lorsque nous n’utilisons pas tous nos talents, nous nous sentons freinés, empêchés de quelque chose. Nous pensons que nous méritons davantage, que nous pourrions faire plus. Lorsque le manager n’a pas la même vision que nous, la relation de travail peut finir par se dégrader.
Sentir un manque d’impact
Enfin, même pour quelqu’un qui travaille dans un secteur lié à l’écologie, la question de l’impact peut engendrer un questionnement. Ce que je fais est-il suffisamment utile ? Permet-il d’aider beaucoup de personnes ? Fait-il avancer la cause écologique assez vite ? Ces questionnements peuvent finir par engendrer un sentiment d’inutilité, d’impuissance et de lassitude.
Lorsque ces signes sont présents, il est temps de se poser la question d’une reconversion professionnelle.
Se poser la question d’une reconversion n’est pas se reconvertir !
La reconversion professionnelle peut être vue comme quelque chose d’effrayant, comme un saut en parachute… Cela peut parfois bloquer toute réflexion !
Pourtant, réfléchir au sujet n’engage à rien. Il est tout à fait possible d’entrer dans une démarche de questionnement et de se rendre compte que notre travail actuel n’est pas si mal, ou de changer pour un poste dans la même entreprise.
Il est donc important de se poser les bonnes questions. Dans un premier temps, il s’agit seulement de chercher à comprendre quel travail nous conviendrait. « Il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait pas où il va », avait dit Sénèque.
Dans un deuxième temps, on entame une phase où on cherche activement des métiers pouvant correspondre à nos aspirations, voire où l’on invente… un nouveau métier !
Se poser les bonnes questions tout seul n’est pas évident. Il est vraiment conseillé à ce moment-là d’entamer une formation ou un coaching pour définir proprement ses objectifs de travail, mais aussi de vie !
En effet, le travail ne suffit pas à notre équilibre. Ce peut être l’occasion de remettre en question le lieu où l’on vit, le temps libre, la possibilité de créer, etc. C’est un bon moment pour remettre toutes ces questions à plat, seul mais aussi avec votre conjoint !
Prendre le temps de s’occuper de la planète
Enfin, il est conseillé d’inclure la planète dans cette réflexion. Trouver un équilibre, c’est aussi en prenant le temps de s’occuper de l’environnement.
Et les challenges sont nombreux ! Aujourd’hui, réduire son empreinte carbone à 2 tonnes de CO2 permettrait à titre individuel d’éviter de contribuer à aggraver le réchauffement climatique au-delà des 2°C.
Pour atteindre cet objectif, on ne parle plus de trier ses déchets, acheter une gourde ou mettre sa machine à laver en mode éco !
Pour réduire son empreinte carbone à la hauteur de l’enjeu écologique, il convient de s’attaquer aux 5 grandes sources d’émissions de CO2 dans notre quotidien : l’avion, la voiture, la viande, le chauffage au gaz et au fioul, et aux achats neufs.
Prévoir d’inclure le temps nécessaire à ces actions dans son emploi du temps, c’est aussi cela, de trouver un travail qui respecte la planète !
