Le modèle de la micro-ferme revient en force depuis quelques années. C’est une alternative à l’agriculture moderne et intensive, qui a une production de masse et surexploite les sols.
Qu’est-ce qui caractérise une micro-exploitation agricole ? Que peut-on y trouver ? Et surtout, comment créer sa micro-ferme, que ce soit en permaculture pédagogique ou touristique ?
Les raisons de créer une micro-ferme
Quelle est la différence entre une ferme et une micro-ferme ?
La ferme et la micro-ferme sont toutes deux des exploitations agricoles.
Elles peuvent avoir une activité diversifiée ou au contraire spécialisée dans un domaine particulier (bétail ou maraîchage, fruiticulture et autres activités horticoles, etc.).
La micro-ferme en revanche, comme son nom l’indique, est exploitée sur une surface plus petite (moins d’1,2 ou 1,5 hectares, selon les sources).
La micro-ferme comme modèle alternatif
En réalité, la surface exacte importe peu. Ce qui caractérise la micro-ferme, c’est la recherche d’un système alternatif, pour une production efficace et respectueuse de l’environnement.
Cela rejoint parfaitement la vision d’Ecopreneur : une activité qui régénère la planète et les humains.
Ces surfaces sont en grande majorité exploitées selon les principes de la permaculture et de l’agroécologie. Ainsi, tout est majoritairement travaillé à la main, sans ou avec peu de machines.
Les exploitations tendent à aller vers l’autonomie énergétique et aquatique, ce qui comporte plusieurs avantages :
- indépendance vis-à-vis des énergies fossiles ;
- dépenses limitées ;
- action pour la préservation de l’environnement.
Un retour aux sources
Dans une démarche d’économie locale, les productions récoltées sont vendues en circuit court. On constate aussi que les légumes anciens (topinambours, crosnes, rutabaga…) sont souvent remis au goût du jour par des micro-exploitations. Elles diversifient ainsi leurs cultures, et participent à la préservation de la planète en faisant renaître des variétés qui avaient été abandonnées au profit de la standardisation des exploitations.
La micro-ferme, le modèle agricole du futur
La micro-agriculture connaît une résurgence depuis quelques années : de plus en plus de consommateurs prennent conscience de l’importance d’un mode de vie plus sain et plus écologique. Le monde change, et nombreuses sont les personnes qui se lancent dans un projet éthique et écologique pour répondre à cette demande. Et la micro-ferme présente les caractéristiques idéales pour y parvenir.
Un investissement réduit
Comparée aux fermes qui s’étendent sur plusieurs dizaines d’hectares, une micro-ferme nécessite un investissement plus faible en main-d’œuvre et en machines. L’espace consacré aux cultures laisse la possibilité à son exploitant de gérer tout (ou quasiment) seul. Cela permet de limiter sa dépendance vis-à-vis des banques, et de faire grossir son activité au fur et à mesure, sans pression.
Un modèle adaptable aux petits espaces
Selon une étude de 2017 menée par l’UMR SADAPT (unité de recherche de l’AgroParisTech), les micro-fermes peuvent faire vivre un agriculteur avec seulement 2000 à 8 000 m2, quand une exploitation classique en nécessitera 15 000 m2. Un gain d’espace bienvenu dans des zones urbaines ou péri-urbaines, et qui permet de diversifier la production en mélangeant le maraîcher, le fruitier et le petit élevage.
Une production de qualité
Les exploitants de micro-ferme font souvent le choix d’une agriculture biologique, exempte de pesticides et autres toxines.
En profitant des bienfaits de la permaculture, cela permet d’utiliser les bénéfices des interactions entre les plantes, les insectes et les animaux. Ainsi, les risques de ravages des cultures sont limités.
Créer une micro-ferme, un acte militant
La relance de l’économie locale
Les micro-agriculteurs sont des acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire. La taille de leur exploitation s’adapte parfaitement à la consommation locale. Les récoltes sont ainsi vendues en direct aux particuliers, sur les marchés ou encore chez des commerçants locaux. Un modèle en circuit-court donc, qui fait du bien à la planète.
La lutte contre l’appauvrissement des sols
Contrairement à l’agriculture intensive, qui exploite des terres en mono-culture jusqu’à épuisement de leurs ressources, la micro-agriculture prend soin des sols :
- les cultures sont adaptées à la météo et à la qualité du sol, pour tirer le meilleur des terres ;
- elles sont diversifiées, souvent selon les principes de la permaculture, pour permettre aux espèces végétales d’interagir ;
- on laisse faire les insectes (ceux dits « utiles » se débarrassent des nuisibles), et on les laisse travailler la terre.
Ainsi, les sols sont plus riches en nutriments, plus aérés : ce type d’agriculture permet de préserver les terres qui nourriront les humains de demain.
Une action pour la préservation de l’environnement
Tous les principes associés à la micro-ferme en font un modèle qui respecte la planète : des petites surfaces, des fermes autosuffisantes, du circuit-court, des terres respectées. C’est donc un parfait exemple d’écopreneuriat, un cercle vertueux pour l’économie et l’environnement.
Les étapes à respecter pour créer une micro-ferme
Valider son adéquation avec le projet
Avant de vous lancer, vous devez être certain que ce projet vous conviendra :
Avez-vous une bonne condition physique ? Une bonne résistance même en cas de météo dégradée ?
Ensuite, déterminez le type d’exploitation que vous souhaitez mettre en place :
culture de fruits, légumes, aromatiques, élevage d’animaux ? Pour diversifier votre activité et vous différencier, vous pourriez choisir d’ajouter des activités ultra-spécifiques à votre projet : devenir éleveur d’insectes, créer une ferme de spiruline…
Peut-être avez-vous déjà un terrain ? Auquel cas il faudra faire évaluer la qualité des sols. Cela peut vous aider à choisir ce que vous voudrez en faire.
Et les terres ?
Allez-vous en acheter ou en louer ? Reprendre une exploitation ? Dans quelle région ?
En répondant à ces questions, vous pourrez déjà cadrer votre projet dans ses grandes lignes.
Aller sur le terrain
Vous rêvez de changer de vie pour un métier en contact avec la nature ? C’est un beau projet, mais avant de vous lancer, essayez de tester la vie qui vous attend. Faites des stages en immersion dans plusieurs structures pour valider votre idée. Idéalement, effectuez une saison complète dans une exploitation qui ressemble à votre projet. Cela vous permettra de valider que vous avez les compétences physiques et la motivation nécessaires à la réussite de votre projet, et d’acquérir une expérience et des connaissances indispensables.
Choisir son mode de culture
Permaculture, bio intensif et agriculture naturelle sont les principales méthodes de cultures. Même si toutes tendent vers une agriculture raisonnée, il existe cependant quelques différences entre ces trois méthodes.
En effet, le bio intensif continue à utiliser des engrais, autorisés et répertoriés sur une liste et répondant aux normes de la culture biologique. Sachez qu’il existe des engrais organiques efficaces pour traiter les maladies et lutter contre les nuisibles : biodéchets végétaux, déchets d’animaux, fumier…
A l’inverse, les agriculteurs en permaculture ou en agriculture naturelle misent sur l’observation pour reproduire au mieux ce que fait la nature seule.
Si vous voulez créer une micro-ferme en permaculture, pensez à vous tourner vers une formation de permaculteur et à rencontrer des professionnels de cette discipline.
Vérifier les infrastructures nécessaires
Selon le type d’exploitation que vous souhaitez mettre en place, vous aurez des besoins spécifiques : des bâtiments, des serres, des outils, du matériel agricole, un cheptel d’animaux… Là où les apiculteurs peuvent se lancer en construisant leurs propres ruchers (comme notre écopreneur en apiculture Frédéric), il est conseillé d’investir un minimum pour bien démarrer, au risque de passer trop de temps à construire et / ou rénover les installations.
Se former à l’agriculture
S’il existe de nombreuses formations théoriques pour vous préparer à la micro-agriculture ou l’agriculture en général, l’une des meilleures solutions consiste à se former sur le terrain, surtout si vous vous destinez à une exploitation agricole alternative.
Comme mentionné plus haut, formez-vous auprès d’agriculteurs avec les mêmes valeurs que vous, pendant plusieurs mois. Rencontrez des professionnels, lisez, renseignez-vous.
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Comment diversifier mon activité avec une micro-ferme ?
Même si le modèle de la micro-ferme est plus rentable au m2 qu’une exploitation agricole classique, beaucoup de micro-exploitants diversifient leur offre et deviennent des acteurs à part entière du tourisme vert. Ils se tournent notamment vers le concept de micro-ferme d’animation, en proposant des activités ou en accueillant des voyageurs.
Créer une ferme pédagogique
Il s’agit d’accueillir du public, notamment des groupes d’enfants, pour faire visiter votre exploitation, les initier à la permaculture, les faire participer au nourrissage des animaux, etc.
Créer une ferme thérapeutique
Des enfants et/ou adultes en situation de handicap sont au contact des animaux de la ferme, pour leur créer un espace de confiance, de sécurité et de bien-être.
Créer une ferme touristique ou ferme auberge
En aménageant des chambres et/ou des gîtes, vous pourrez ouvrir votre exploitation à l’hébergement de touristes. Faites découvrir l’authenticité d’un restaurant à la ferme, déguster les produits du terroir et les spécialités régionales issus des productions de la ferme.
Aménager des espaces de loisirs
Vous accueillez du public ? Pour faire passer un bon moment à vos clients, pensez à proposer des activités :
- pour les plus jeunes, un espace de jeux avec toboggans, balançoires, trampolines, chasse au trésor…
- pour les plus grands et les adultes, un escape game ou une course d’orientation.
Vendre ses produits en direct aux consommateurs
Grâce à un local dédié, vous pourrez proposer vos produits et récoltes directement aux consommateurs. Ce sera d’autant plus intéressant si vous accueillez du public car vos voyageurs seront ravis de repartir avec vos bons produits et de contribuer à l’économie locale.
Activité idéale pour remettre l’humain au cœur de la nature et inversement, la micro-ferme présente de nombreux avantages et s’inscrit dans une démarche régénératrice pour la planète. Elle séduit de plus en plus de néo-exploitants, qui vivent parfois en zone urbaine ou périurbaine dans des espaces restreints, mais qui prônent une alimentation de qualité accessible à tous. Modèle à la fois rentable et respectueux de la nature, métier-passion, c’est peut-être l’activité qui vous permettra de vous reconvertir !
Livres pour créer votre micro-ferme :
- Créer sa micro-ferme : permaculture et agroécologie, de Linda Bedouet, avec la contribution de Pierre Rabhi et Nicolas Hulot ;
- La Microferme agroécologique – Une agriculture circulaire où tout est valorisé grâce à la permaculture, de Lauriane & Charles Durant ;
- Créer une ferme pédagogique: De l’idée à la réalisation, de Marie-Sylvie Coquillaud
5 Responses
Merci pour votre site web, encourageant ,rassurant et bien expliqué pour des futurs micros agriculteurs…
Très bonne continuation…
Merci pour votre site web, encourageant ,rassurant et bien expliqué pour des futurs micros agriculteurs…
Très bonne continuation…
Merci !
Bonjour,
Est-ce que on doit cotiser à l’MSA pour le statut Ecopreneur?
Merci.
Bonjour Remke – ça dépend du statut que vous choisissez et de votre activité.